Ce mercredi, la Maison du patrimoine sera le cadre d’une rencontre littéraire singulière. Invitée par le Comité de liaison des associations bruscaines, Dominique Tapie, veuve de Bernard Tapie, y présentera son livre Bernard, la fureur de vivre. Paru deux ans après la disparition de l’homme d’affaires et ancien ministre, ce témoignage intime lève le voile sur les coulisses d’une vie passée aux côtés d’une figure aussi adulée que controversée.

Une relation tumultueuse

Leur rencontre n’a rien du coup de foudre : chacun avait alors une vie ailleurs. Leur histoire commence par une liaison adultère, fougueuse, ponctuée de jalousies et de séparations. Comme ce jour où, découvrant dans les bureaux de son compagnon une Coco Girl de l’émission de Stéphane Collaro, elle fiche l’intruse dehors avant de bloquer la voiture de Bernard avec la sienne, en pleine avenue, sous le regard impuissant de l’homme d’affaires. Le livre foisonne de ces anecdotes.

Lors d’un voyage en Russie, en pleine époque du KGB, un diplomate avertit le couple : «  Tout est enregistré, même dans les chambres.  » Bernard Tapie, goguenard, souffle à sa femme une fois la porte close : «  On va leur montrer ce que c’est que les Français.  »

Peu à peu, le couple bâtit une famille recomposée, portée par les succès comme par les échecs du patriarche. Au lendemain de leur mariage, certains conseillent à Dominique de signer une séparation de biens pour protéger les siens. Bernard tranche : «  Je gagne, ils gagnent. Je perds, ils perdent.  »

Le récit revient aussi sur ses intuitions visionnaires et ses revers. En 1988, lorsqu’il rachète Adidas, Bernard Tapie affirme déjà qu’il faudrait développer une ligne de sportswear car «  tout le monde finira en baskets  ». L’idée prête à sourire à l’époque. Dominique Tapie rappelle malicieusement qu’en 2022, le couple présidentiel français assistait en baskets aux obsèques de la reine d’Angleterre.

Une vérité livrée sans détour

Au-delà du portrait de son mari, l’autrice raconte aussi l’après: la brutalité du deuil, mais également l’héritage laissé derrière lui, une dette colossale estimée à 640 millions d’euros.

Écrire fut pour elle une manière de se reconstruire, à l’incitation de son ami Jean-Louis Borloo, et de livrer sa vérité sur un destin hors norme, vécu dans la lumière comme dans l’ombre. Des confidences et anecdotes que l’autrice partagera plus largement avec le public lors de sa venue au Brusc.

>Ce mercredi à 19h à la Maison du patrimoine. Entrée libre.