En pleine période de vacances, les médias allemands tirent la sonnette d’alarme : le commerce illégal de Diesel contrefait reprend vigueur dans le sud et l’est du pays. Des bandes criminelles fabriquent et « coupent » du Diesel bon marché qu’ils revendent ensuite aux stations-service. Ce commerce illicite représente des millions d’euros de fraude fiscale. Et il n’y a pas que les contrebandiers qui courent des risques. En effet, les consommateurs qui feraient le plein avec ce Diesel contrefait risquent non seulement d’endommager leur moteur, mais aussi des poursuites judiciaires. Les conséquences peuvent donc être lourdes, tant pour le producteur que pour l’utilisateur.
Un problème qui revient
Dans le nord-est de la Bavière, des entreprises montées de toutes pièces ont été créées et elles proposent du Diesel à des prix étonnamment bas. Cette résurgence n’est pas très surprenante, car elle intervient alors que les prix des carburants repartent à la hausse dans un contexte de tensions au Moyen-Orient. En toute logique, elle entraîne un regain d’intérêt pour les milieux criminels pour le commerce de carburants synthétiques illégaux. En Allemagne, le phénomène n’est pas nouveau, mais malgré des démantèlements antérieurs, les réseaux se sont reconstitués.
Mais qu’entend-on exactement par ce terme de « carburants synthétiques » ? Il s’agit en réalité de mélanges de Diesel importés officiellement sous les étiquettes d’huile lubrifiante, de produit antirouille ou de nettoyant. Sur le papier, il ne s’agit donc pas des carburants, ce qui permet aux trafiquants d’éluder la taxe énergétique de 43 eurocents/litre. Bien entendu, le mélange contient une part de Diesel, mais celle-ci est complétée par des composants moins coûteux. Un seul camion-citerne de 30.000 litres permet ainsi aux trafiquants un gain de 15.000 euros. Les fraudeurs le revendent indûment comme du Diesel conventionnel, sans payer d’accises et sans respecter les normes.
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Plusieurs commerçants ont alerté sur la réapparition de ces camions-citernes et qui sont d’ailleurs souvent escortés de voitures particulières. Ils proposent du Diesel uniquement contre paiement en espèces. Ce genre de scène évoque les incidents survenus en 2023 et 2024 lorsque le marché allemand avait été inondé de Diesel à des prix très bas. À l’époque, la justice et des douanes étaient intervenues et ils avaient su ramener un certain calme. Mais cette accalmie a été de courte durée. Les mêmes pratiques resurgissent sous des formes légèrement différentes.
Impossible à détecter ?
La situation a été mise au jour dans le cadre d’une opération internationale contre un réseau de contrebande actif en Allemagne, en Pologne, dans les pays baltes, mais aussi en Belgique. Il faut se souvenir qu’il y a cinq ans, notre pays avait également connu cette forme de contrefaçon et on pouvait alors trouver ce Diesel synthétique chez de tout petits distributeurs. Les douanes étaient intervenues et avaient mis fin au trafic. Pour l’instant, rien ne laisse heureusement penser que le phénomène allemand se produit sur notre territoire.
Mais celui qui se fait vraiment avoir, c’est bien le consommateur pour qui il est quasiment impossible de savoir s’il fait le plein avec du Diesel légal ou ce mélange douteux. Si un moteur Diesel est robuste, il peut digérer ce type de mixture – surtout les moteurs modernes. Cela dit, ils ne sont pas invulnérables pour autant. Si l’usage se prolonge dans le temps, ça nuit à leur durée de vie, car des dommages peuvent être causés au système d’injection, aux différents conduits ou à certaines pièces. Il suffit d’ailleurs de tendre l’oreille : si le bruit du moteur est un peu différent, ça peut être un indice de la présence de faux Diesel dans le réservoir. Et l’autre problème, c’est que s’il est démontré, l’usage de ce carburant frauduleux peut entraîner un refus d’intervention de l’assurance si le moteur venait à casser. C’est en tout cas ce qu’avance l’automobile-club allemand ADAC.
Prudence obligatoire
Les automobilistes qui traversent l’Allemagne doivent donc rester vigilants. Premier indice à surveiller : le prix. S’il est très bas, c’est un signe. Bien entendu, il est tout à fait normal que les tarifs soient inférieurs à ceux pratiqués dans leur autoroute, mais il y a des limites. Mieux vaut donc faire le plein dans les grandes enseignes qui ont pignon sur rue. C’est la seule assurance pour ne pas tomber dans le piège de ce carburant frelaté. Comme souvent, l’adage se vérifie : si c’est trop beau pour être vrai, c’est que ce n’est probablement pas vrai…
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