Sur les seize agriculteurs et agricultrices de Sainte-Anne-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine), onze ont apposé le panneau « Ferme en refus de prélèvement », et trois propriétaires terriens non-agriculteurs affichent un panneau similaire : « Terre en refus de prélèvement ». Comme le collectif Stop-Taranis, ils s’opposent au projet minier lancé par le géologue Keith Barron et sa société Breizh Ressources, filiale Aurania ressources, une société canadienne.
En 2023, le géologue de nationalité britannique et canadienne, résidant en Suisse, a déposé trois demandes de permis (Epona, Taranis et Bélénos) pour des projets miniers qui s’étendent sur quarante-deux communes, réparties sur quatre départements du Grand Ouest (Ille-et-Vilaine, Morbihan, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire), pour une superficie totale d’environ 850 km². Taranis n’est encore qu’un projet, comme le rappelait dans nos colonnes, le 23 octobre 2024, Jan-Pol Pallier, vice-président en charge du projet d’exploration à Breizh Ressources : Seul 1 à 5 % des projets d’exploration aboutissent à l’ouverture d’une mine. Nous sommes donc loin de la voie royale.
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« Nos terres ont une valeur inestimable »
Pour la majorité des exploitants Saintanais, le projet Taranis, qui concerne la commune, représente un danger pour les terres agricoles s’il se concrétise.
Christian Poulain, éleveur de vaches laitières, et par ailleurs premier adjoint de la commune, confie :L’espace agricole a pour vocation de nourrir la population, et donc, nos terres ont une valeur inestimable. Nous ne voulons pas que le paysage saintanais soit défiguré par les recherches minières pour le simple profit de multinationales, sans se soucier des risques engendrés.
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Anne et Patrick Legendre, agriculteurs, expliquent les raisons de l’installation de leur panneau de refus au projet minier : L’idée des panneaux est partie du constat qu’il y avait des personnes qui n’étaient pas au courant ou qui ne s’intéressaient pas au projet. Depuis leur pose, les quatorze panneaux interpellent la population. Avec deux autres agriculteurs, nous avons contacté tous les exploitants qui cultivent des terres sur notre commune. La plupart d’entre eux ont rempli le formulaire de refus de prélèvement, pour s’opposer au projet Taranis , confie l’agriculteur.
Pour Anne Legendre, ce projet est un réel danger pour l’avenir de notre commune, de sa population, de nos exploitations. Au-delà de la prospection, c’est la possibilité d’ouverture d’un site minier, avec toutes les pollutions que cela entraîne, l’énorme consommation d’eau et d’énergie. Nos terres doivent garder leur vocation agricole .
Une pétition nationale est en ligne sur le site des collectifs s’opposant aux projets miniers : www.stop-taranis.org, et stop-taranis@eau-et-rivieres.org pour l’envoi des formulaires de refus.