Par

Ludivine Caporal

Publié le

5 août 2025 à 17h19

Son arrivée à Lyon était annoncée sur tous les réseaux sociaux.
Après avoir pris le soin d’inviter de nombreux « influenceurs » lors d’une inauguration en grande pompe, la célèbre chaîne parisienne de boulangeries sans gluten, « Copains », a finalement ouvert ses deux adresses lyonnaises au public, l’une rue Edouard Herriot (2e), l’autre sur le cours Vitton (6e), à la fin du mois de juillet.
Mais très vite, les mauvais avis Google se sont mêlés aux cinq étoiles laissées dès les premiers jours par des profils douteux. Nous sommes ainsi allés voir de nos propres yeux les deux boulangeries et avons goûté leurs produits pour nous faire notre propre avis. Et celui-ci s’est catégoriquement rangé du côté des clients mécontents…

Une présentation peu adaptée

D’abord passés par la première et très exiguë boutique « Copains » de la Presqu’île, nous avons été extrêmement surpris de trouver, à quelques centimètres seulement de la queue formée par les (malgré tout) nombreux clients, les viennoiseries et les pains présentés sans protection sur une sorte de bibliothèque et positionnés comme des « œuvres d’art » sur lesquelles n’importe qui pouvait, finalement, postillonner ou poser ses mains.

Et nous n’avons visiblement pas été les seuls, puisque ce point négatif est revenu à plusieurs reprises dans les commentaires Google.

Les viennoiseries ne sont pas dans une vitrine mais présentées sur une sorte de bibliothèque.
Les viennoiseries ne sont pas dans une vitrine mais présentées sur une sorte de bibliothèque. (©Ludivine Caporal/actu Lyon)

Mis à part le temps d’attente plutôt long pour être servis, notre deuxième agacement immédiat a été celui de devoir plisser les yeux en se rapprochant dangereusement de la nourriture pour pouvoir simplement lire les prix des produits, écrits en tout petit en dessous des longues descriptions poétiques de chaque article, finalement peu utiles à l’expérience.

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Des prix plus chers que chez leurs concurrents

Si nous connaissions la réputation du lieu concernant ses prix excessifs, nous n’avons malgré tout pas pu nous empêcher d’écarquiller les yeux devant le pain au chocolat (pourtant bien plus petit que la normale) à 2,90 € ou encore la tartelette framboise/litchi/rose à… 9,50 €.

« Les prix sont les mêmes qu’à Paris. Le problème, c’est qu’on n’a pas vraiment le temps de faire de la pédagogie et d’expliquer qu’il y a deux ans de recherches derrière ces produits, que notre laboratoire est à Lyon, etc. », nous a brièvement répondu ce jour-là le directeur d’un des deux établissements lyonnais, sans pour autant donner suite aux nombreuses sollicitations qui ont suivi de la part de notre rédaction, impatiente de mieux comprendre ce qui justifie, chez « Copains », des prix globalement plus chers que dans d’autres boulangeries sans gluten.

À titre d’exemple, la boulangerie Les Gasteliers, dans le 6ᵉ arrondissement, propose son croissant à 2,40 € (contre 2,80 € chez Copains) ou ses tartelettes à 4,50 € (contre un minimum de 6 € chez Copains).

Des avis Google douteux

Parmi les nombreuses notes et commentaires Google déjà attribués aux deux boulangeries « Copains » de Lyon, ceux d’une vingtaine de profils ayant mis 5/5 nous ont interpellé.

En fouillant dans les anciens avis laissés sur la plateforme par ces mêmes personnes, nous nous sommes finalement aperçus que celles-ci avaient à chaque fois noté quasi l’ensemble des établissements de la chaîne, dont une dizaine se trouve à Paris, en ne tarissant pas d’éloges et en assurant s’être rendues dans chaque.

Des commentaires qui interrogent quant à leur véracité, donc, surtout lorsque l’on sait que de nombreuses entreprises font désormais appel à des services pour obtenir, contre de l’argent, de faux avis Google positifs afin de faire remonter leur note.

Des viennoiseries sans finesse ni saveurs

Face à de tels prix, nous espérions donc avoir droit à de la grande qualité. Mais ce ne fut malheureusement pas la conclusion de notre expérience.

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Si le deuxième établissement de la chaîne, cours Vitton, nous a tout de même semblé mieux agencé et plus « hygiénique » en termes de présentation, le pain au chocolat et le babka à la praline que nous avons achetés pour 7,90 € nous ont laissé très perplexes : peu de saveurs, un goût de praline quasi absent, une pâte compacte, légèrement humide et plutôt bourrative. Bref, bien loin de la finesse qu’on attend d’une viennoiserie française, même sans gluten.

« Copains » aurait-il oublié de miser sur la qualité de ses produits à force de se concentrer sur son image de marque et sa communication digitale ?

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