Le soleil se couche sur la capitale, éclairant d’une lueur dorée l’avenue des Champs-Élysées (VIIIe). Comme chaque soir, en haut de l’artère, plusieurs badauds contemplent, sous l’Arc de Triomphe, la flamme ravivée sur la tombe du soldat inconnu. Un instant symbolique, de mémoire et de recueillement perturbé ce soir-là par l’intervention d’un individu.

Les faits se seraient déroulés ce lundi 4 août au soir, sans que la date n’ait pour l’heure été confirmée. Sur une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux apparaît un homme vêtu d’un bas de jogging blanc et d’un haut noir, bouteille dans une main, passer au-dessus des petites chaînes qui entourent la sépulture et s’agenouiller. Puis approcher sa tête du foyer, cigarette à la main, pour allumer cette dernière.

« Les gens n’ont aucun respect »

La scène ne dure pas plus de 10 secondes et ne semble même pas faire réagir les personnes présentes sur les lieux. Sa cigarette allumée, l’homme s’éclipse et disparaît du cadre de la vidéo, clope au bec. En revanche, sur les différents réseaux sociaux, les commentaires n’ont pas manqué quant à ce geste. « C’est interdit de toucher à la flamme, les gens n’ont aucun respect », s’offusque un internaute sur X.

Sollicitée ce mardi, la préfecture de police de Paris indique que « ces faits ayant été portés à la connaissance des services de police, un signalement par le biais de l’article 40 du Code de procédure pénale à l’autorité judiciaire a été effectué par le préfet de police ».

Une enquête ouverte

Cet article stipule justement que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur. » L’instance policière précise par ailleurs qu’une enquête a été ouverte « pour identifier et interpeller l’auteur de ces agissements ».

Ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Patricia Miralles s’est « profondément indignée » de cet acte ce mardi. Dans un communiqué publié sur X, elle déplore « des images choquantes », « un geste d’une indécence inacceptable », ainsi qu’une « insulte à nos morts, à notre histoire, à notre Nation ». Fustigeant « un outrage à la mémoire de ceux qui sont tombés pour la France », elle dit attendre « des sanctions exemplaires ».

En début de soirée ce mardi, Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, a expliqué sur X que l’individu « a été interpellé à Paris pour violation de sépulture, tombeau, urne ou monument édifié à la mémoire des morts. »

C’est l’association « La Flamme sous l’Arc de Triomphe, Flamme de la Nation » qui a pour mission de « raviver quotidiennement, au crépuscule, la flamme sur la tombe du soldat inconnu et plus généralement d’entretenir sa mémoire, c’est-à-dire la mémoire de tous les combattants français et alliés tombés au champ d’honneur », peut-on lire sur son site Internet.