Moi vivant, aucun Cezanne n’entrera au Musée ! » Les mots seraient d’Henri Pontier, conservateur du musée d’Aix-en-Provence de 1892 à 1925. Et il a tenu parole : aucun tableau du maître aixois n’a fini dans les collections du futur musée Granet.
Cezanne, pas prophète en son pays. Mais pas, non plus, artiste maudit à la Van Gogh, qui avait été chassé d’Arles par les habitants, nuance Milène Cuvillier, conservateur du musée du Vieil Aix. L’institution culturelle aixoise se penche, cet été, sur la relation de Cezanne à sa ville à travers une exposition mêlant des documents d’archives, des peintures de contemporains, des photos…
Alors, quelle a été la réalité de sa réception ? « Les contemporains qui l’ont fréquenté, Emile Bernard, Ambroise Vollard, ont largement contribué à écrire cette mythologie cezannienne, entretenant cette image de l’artiste maudit et rejeté en son temps, alors qu’en réalité c’était un bourgeois tout à fait intégré », rappelle Milene Cuvillier.