Depuis la fin du mois de juillet, les bois et plaines de France résonnent des aboiements rauques du l’un de nos gibiers les plus emblématiques : le chevreuil. En cette pleine saison du rut, les brocards rivalisent d’activité, d’ardeur et parfois d’imprudence. Une période intense, fugace, précieuse — autant pour les amoureux de la nature que pour les gestionnaires de la faune sauvage comme les nemrods de la fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France.
Une nature à fleur de peau
De fin juillet à mi-août, le cycle biologique du chevreuil atteint son paroxysme. Les mâles sortent de leur discrétion habituelle, sillonnent les lisières à la recherche de chevrettes en chaleur, enchaînent les courses circulaires autour des femelles et aboient avec insistance pour affirmer leur présence et repousser les concurrents. Ces comportements spectaculaires offrent aux observateurs avertis des scènes saisissantes, particulièrement à l’aube et au crépuscule. Pour les photographes animaliers et les promeneurs respectueux, le rut du brocard est un cadeau rare, un accès direct à l’intimité sauvage de nos forêts périurbaines.
Une moment clé pour la gestion cynégétique
Pour nous chasseurs, cette période constitue un moment clé de prélèvements à l’approche, en particulier pour les territoires engagés dans une gestion durable et rigoureuse, comme c’est le cas en Île-de-France Ouest sous l’impulsion de la fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France (FICIF). Grâce à des quotas très stricts et à une connaissance fine des effectifs, les chasseurs sont autorisés à prélever quelques mâles triés sur le volet : sujets à bois irréguliers, déficients, ou en excès par rapport aux capacités du territoire. Il s’agit ici d’un acte de sélection raisonnée, en parfaite adéquation avec les objectifs de maintien de la biodiversité, de bonne santé des populations, et d’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Les trophées remarquables peuvent aussi, plus rarement, faire l’objet d’un prélèvement, fruit d’une approche patiente, respectueuse et éthique.
Une gestion exemplaire portée par la FICIF
En Île-de-France Ouest, la FICIF veille avec exigence sur les modalités de ces prélèvements. Pour chaque territoire concerné un cadre clair, limité et contrôlé est défini et la priorité reste la pérennité de l’espèce et la stabilité des populations. À travers cette approche, les chasseurs franciliens démontrent le rôle central qu’ils occupent dans la connaissance, la régulation et la préservation du chevreuil. À l’heure où le monde urbain s’éloigne de plus en plus de ces réalités de terrain, le rut du brocard nous rappelle l’importance du lien entre l’homme, la nature et la faune. Et en Île-de-France, ce lien est entretenu, jour après jour, par des chasseurs gestionnaires passionnés et responsables.