La Commission européenne a annoncé mardi suspendre jusqu’à nouvel ordre ses mesures de représailles contre les taxes douanières imposées par Donald Trump. Les discussions se poursuivent et, outre les grands accords, il faut parfois lire entre les lignes.
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Publié le 06/08/2025 08:24
Temps de lecture : 3min
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne (à gauche) et Donald Trump, le président des États-Unis (à droite). (JOHN THYS,NICHOLAS KAMM / AFP)
Pas facile d’y voir clair dans les négociations, alors que Bruxelles a annoncé mardi 5 août suspendre ses représailles aux droits de douane de Donald Trump, en raison de l’accord commercial noué entre les États-Unis et l’Union européenne. Le diable est dans les détails et chaque secteur se garde bien d’en dire plus sur sa stratégie.
Il ne faut livrer aucun argument à l’ennemi, ou jouer tout simplement le peu de marges de négociations encore envisageables avec un président Donald Trump retors et imprévisible, capable de dire tout et son contraire en l’espace de quelques heures. D’autant que certains secteurs sont beaucoup plus sensibles que d’autres et chacun avance à pas feutrés.
Si le secteur aéronautique est – pour l’instant – exempté de taxes surélevées, les autres sont moins bien lotis. Et puis, certaines entreprises à haute valeur ajoutée pourront jouer plus facilement sur leurs marchés pour amortir le choc des taxes sur le produit fini, vendu sur le sol américain. Les rapports de force vont aussi s’établir en fonction de la concurrence. À produit égal, l’article américain sera normalement favorisé sur le produit importé d’Europe.
Il est difficile de savoir comment les discussions avancent dans le secteur automobile ou les vins et spiritueux. Ces secteurs craignent les effets négatifs des droits de douane sur leur compétitivité et l’emploi. Ils sont en train de faire leurs calculs. On sait, par exemple, que les marges de manœuvre du secteur du luxe sont supérieures à celle des cosmétiques, les produits chimiques ou l’outillage. Et puis rares sont les groupes qui avouent envisager d’aller s’installer directement aux États-Unis pour produire sur place, afin d’éviter de devoir supporter les droits de douane sur les produits fabriqués en Europe puis importés et taxés aux États-Unis. La tentation de l’exil, c’est aussi pour profiter de la faible fiscalité sur les entreprises promises par Donald Trump.
Prenons deux cas précis : L’Oréal dans les cosmétiques et Sanofi dans les médicaments. L’Oréal, le géant français réalise près de 40% de son chiffre d’affaires aux États-Unis et son directeur général, Nicolas Hieronimus, laisse entendre que le groupe pourrait relocaliser une partie de sa production sur le sol américain. Pas plus de précisions à ce stade.
Sanofi, les médicaments sont parmi les produits les plus exportés aux États-Unis (120 milliards d’euros l’année dernière, 22% du total des exportations, selon Eurostat). Le géant pharmaceutique français a annoncé au mois de mai qu’il allait investir 20 milliards de dollars aux États-Unis d’ici 2030. La tentation est forte pour d’autres entrepreneurs de suivre le même chemin mais ils restent discrets pour ne pas s’attirer les foudres du ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard, qui ne cesse d’invoquer le respect de la souveraineté française et européenne.