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Inès Cussac

Publié le

6 août 2025 à 8h00

L'aéroport d'Orly a vu défiler près de 17 millions de passagers au premier semestre 2025. (AD / actu Paris)L’aéroport d’Orly a vu défiler près de 17 millions de passagers au premier semestre 2025. (AD / actu Paris)

Tous les voyants sont au vert. En cet été 2025, le tourisme se porte bien à Paris et en petite couronne. Dans les aéroports et les hôtels, la fréquentation est en hausse et cela devrait se poursuivre après la rentrée. Mercredi 30 juillet, le groupe Aéroports de Paris (ADP) a présenté ses résultats en progression pour le premier semestre 2025. De son côté aussi, l’office de tourisme de Paris a fait connaître son baromètre du mois de juillet notant une augmentation des nuitées de 15,4 % dans la métropole pour la période du 1er au 20 juillet entre 2025 et 2024.

Toujours plus de passagers

« Nous avons accueilli 179,1 millions de passagers dans l’ensemble des aéroports du groupe, soit 5,1 % de plus qu’à la même période en 2024. À Paris Aéroport, le trafic est en hausse de 4,5 % avec 51,3 millions de passagers », a annoncé le PDG d’ADP, Philippe Pascal, dans un communiqué financier des résultats semestriels 2025. L’an passé, le nombre de voyageurs était de 49 millions et de 47,1 millions en 2023. Ils étaient, pour rappel, 52,3 millions en 2019.

À l’aéroport d’Orly, le trafic a grimpé de 5 % tandis qu’il a augmenté de 4,3 % à Roissy-Charles-de-Gaulle en un an.

La plus forte croissance vient du marché latino-américain avec une augmentation de 13,3 % de part du trafic. Celui d’Amérique du Nord est stable avec une hausse de 3 %, légèrement en dessous de celui européen à 4,4 %. Les passagers d’Asie-Pacifique ont par ailleurs bondi de presque 10 % par rapport à 2024.

Ce bilan positif de première moitié d’année se traduit aussi dans les comptes du groupe. En un an, le chiffre d’affaires a bondi de 10,1 % soit de 89 millions d’euros.

La bonne dynamique des hôtels du Grand Paris

Outre les réservations aériennes, celles des hébergements ont été particulièrement élevées les 20 premiers jours de juillet. Dans les hôtels, on note une augmentation de 15,8 % du taux d’occupation. Dans les meublés touristiques, la progression est de 11,1 % par rapport à 2024 et de 22,9 % comparés à 2023.

L’Insee a par ailleurs enregistré une forte croissance en termes d’activités hôtelières en hausse de 7,6 % sur un an et même de 11,9 % relativement à 2023.

Si les arrivées depuis le Royaume-Uni et l’Espagne dégringolent, celles des États-Unis montent en flèche à plus de 18 % par rapport à 2024. La clientèle française monte, elle, de 8,2 % et de 10,4 % si l’on regarde avec les chiffres de 2023. Au total, on compte près de 5 millions de Français hébergés dans les hôtels du Grand Paris pour cette première partie de l’année. La Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine notent une dynamique de croissance respective de 9,8 % et de 9,6 % comparés à l’an passé.

Des prévisions en forte hausse

D’après Frédéric Hocquard, adjoint au tourisme à la Ville de Paris, l’attractivité de la capitale a été boostée par les Jeux olympiques. La Fête de la musique, les concerts de Beyoncé au Stade de France ou encore le Salon du Bourget ont aussi largement participé à la croissance des arrivées et des taux d’occupations hôteliers, selon l’office de tourisme. Celui-ci prévoit d’ailleurs sur une hausse des réservations aériennes entre le 1er août et le 31 octobre. Elles devraient être importantes avec les passagers du Moyen-Orient (+37 %), ceux d’Europe du sud (18 %) ou encore d’Asie-Pacifique (16 %).

« Aujourd’hui, Paris accueille entre 35 et 40 millions de touristes par an. Au-delà de ce seuil, on risque de rompre l’équilibre car la ville ne pourra plus absorber ce surplus touristique », s’inquiétait Frédéric Hocquard dans les colonnes du Monde début juillet. Face aux prévisions en forte hausse du trafic aérien, il craint un tourisme extrêmement important qui risquerait de « tuer la poule aux œufs d’or ». Pour contrer la tendance, il propose à ADP de réduire le nombre de créneaux d’atterrissage et en parallèle de développer les transports ferroviaires. « Aujourd’hui, il faut plutôt travailler la qualité que la quantité et se dire que ‘mieux vaut moins mais mieux’. »

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