La maire de Nantes, Johanna Rolland, s’est exprimée en faveur d’une telle mesure. L’organisation patronale a réagi avec inquiétude, craignant des conséquences économiques néfastes pour le territoire.

Après la région des Pays de la Loire, c’est au tour du Medef de monter au créneau sur le sujet de l’aéroport de Nantes-Atlantique. Alors que le réaménagement de la plateforme aéroportuaire est à l’étude, la maire PS de Nantes et présidente de la métropole, Johanna Rolland, a soutenu début juillet le travail parlementaire d’une députée écologiste de Loire-Atlantique.

Dans une proposition de loi élaborée après une concertation citoyenne et en lien avec des maires de communes concernées par les nuisances sonores, Julie Laernoes suggère notamment la régulation du trafic à 56.000 vols par an. L’élue propose aussi l’extension du couvre-feu de 22h à 7h, ou encore le doublement des amendes en cas de non-respect de cette restriction des vols nocturnes.


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Inquiétude et étonnement

«Au-delà de l’évolution des trajectoires et du renouvellement des flottes déjà annoncés, la seule variable d’ajustement qui permette de protéger la santé des populations est le volume du trafic à long terme, a plaidé Johanna Rolland début juillet par voie de communiqué. C’est pour ces raisons que je considère que l’État doit envisager des mesures de régulation du trafic supplémentaires.»

De quoi surprendre le Medef des Pays de la Loire et de Loire-Atlantique, dont la réaction n’a pas tardé. Dans un communiqué publié fin juillet, les deux entités «s’étonnent et s’inquiètent des propos de Johanna Rolland sur l’avenir de l’Aéroport Nantes-Atlantique». Définissant l’infrastructure comme un «maillon essentiel de l’économie régionale», elles assurent que «contraindre davantage les conditions d’exploitation ne pourrait que mettre en péril la plateforme».

«Conséquences néfastes sur l’emploi»

«Toute mesure de plafonnement du nombre de vols aura un impact immédiat sur le nombre d’avions basés et sur le nombre de dessertes, entraînant des conséquences néfastes sur l’emploi, la connexion de notre territoire et l’attractivité économique de notre région», redoutent les organisations patronales locales. Et de poursuivre. «Il s’agit pour nous d’une ligne rouge absolue, au même titre que toute extension des horaires de couvre-feu. Nous regrettons fortement que la présidente de la Métropole de Nantes s’engage sur cette voie qui pénalisera le développement économique de tout un territoire.»

«Dans le contexte économique actuel extrêmement préoccupant pour nos entreprises, nous appelons à préserver l’équilibre fragile entre attractivité et acceptabilité, en s’appuyant sur les avancées déjà réalisées et en mobilisant tous les leviers disponibles», arguent-elles encore, voulant toutefois écouter l’argument adverse lié à la santé des populations. «L’enjeu est double : protéger les riverains, tout en préservant un moteur stratégique de l’économie régionale qui est un moyen de mobilité indispensable au territoire.» Cette nouvelle prise de position intervient quelques mois avant que les candidats à la gestion de l’aéroport ne remettent leur offre. Le futur concessionnaire, actuellement Vinci, doit être désigné en 2026.