« Duchesse de la cupidité ». « Excès en tous genres. » « Charité douteuse. » Après des révélations sur le prince Andrew, les nouveaux extraits de Entitled : The Rise and Fall of the House of York, publiés quotidiennement par le Daily Mail, s’intéressent à l’autre moitié de la maison d’York. Sarah Ferguson ou Fergie, la tornade rousse qui a débarqué dans la famille royale au milieu des années 1980 pour en ressortir – ou presque – en 1992, après mille scandales qui conduiront à un divorce.
L’auteur rappelle que, très vite après la noce en 1986, son mariage avec Andrew prend l’eau. « Leur seul point commun était un sens de l’humour peu sophistiqué » résume Lownie. Officier dans la Marine, le duc d’York est toujours absent. Fergie s’ennuie et noie sa solitude dans la fête et les excès. Lorsqu’elle rentre d’une soirée au club Annabel’s ou au Harry’s bar, elle n’hésite pas à ramener ses amis à Buckingham et demander à ce qu’on leur serve un repas au milieu de la nuit. Une attitude peu appréciée au palais.
De son côté, Andrew multiplie les aventures. Lownie évoque une douzaine de liaisons avant même leur premier anniversaire de mariage. Dès 1989, Fergie à son tour prend des amants. L’américain Steve Wyatt d’abord, qu’elle fait inviter l’année suivante aux 90 ans de la reine mère. Mais aussi beaucoup d’autres jusqu’à John Bryan, un millionnaire texan et « conseiller financier » avec qui elle sera paparazzée en mauvaise posture, à l’été 1992, au bord d’une piscine en France. La goutte de trop et le début d’une fin : Sarah est priée de quitter Balmoral sur le champ, le prince Philip ne voudra plus la revoir.
La folie des grandeurs
Le divorce des York est l’objet d’âpres et longues négociations. Fergie perd son prédicat d’altesse royale mais s’en tire bien. Beaucoup de ses dettes sont réglées par le Palais, elle obtient un toit et une somme placée pour ses filles. Mais Andrew Lownie explique que Fergie a pris l’habitude de vivre très au-dessus de ses moyens. Elle est capable de dépenser 25.000 £ en une heure chez Bloomingdale’s. Demander à une assistante de prendre le Concorde pour lui amener des documents à New York. Laisser derrière elle toutes sortes de dettes et d’impayés.
Lorsque par l’intermédiaire d’un ami homme d’affaires lui ayant souvent dépanné d’argent liquide, elle accepte de s’associer à des « Maisons de retraite duchesse d’York », le partenariat lui rapporte une livre sterling par jour et par lit occupé. Soit 30.000 livres la première année. 200.000 un peu plus tard. Sarah se retire de l’affaire juste avant que son ami et partenaire ne se déclare en faillite et soit condamné à de la prison pour fraude.
Celle dont on louait au départ le naturel désarmant a fini par voir sa légèreté se retourner contre elle. Elle se révèle du genre à enchaîner les blagues salaces et répondre à propos d’une facture d’électricité : « Ça ne m’intéresse pas ». Face à une crise, son réflexe est de partir en vacances. Spa, programmes minceurs et soins beauté la relaxent de toute cette tension. Invitée un jour dans le chalet d’un ami à Méribel, elle insiste pour qu’on l’appelle « Madame » et qu’on lui fasse la révérence.
Sarah Ferguson en séance de dédicaces lors d’une convention en Australie, en novembre 2024. © FAITH MORAN/MEGA/KCSPresseBusiness et plaisir, charité et palaces
Sarah Ferguson a pris l’habitude de prolonger ses voyages de charité, pour lesquels elle passe quelques jours en Afrique ou en Asie – si possible logée dans la suite présidentielle de l’hôtel de luxe le plus proche –, avec des vacances tout confort où la rejoignent parfois ses filles. « Entre deux engagements caritatifs, elle prenait le temps de faire un safari ou jouer avec des tortues sur la plage. »
Autre exemple de sa capacité à se rendre la vie plus facile : sur les ventes des produits dérivés de ses livres pour enfants, tous estampillés « duchesse d’York », elle « oublie » de faire reverser un pourcentage aux associations, comme promis à l’origine. Et souvent, les frais de la duchesse d’York sont tels qu’au mieux, à peine la moitié des dons récoltés sont réellement utilisés pour la bonne cause.
Pendant ce temps-là, la mère des princesses Beatrice et Eugenie monnaie ses interviews aux médias les plus offrants, fait monter les enchères et conditions pour des reportages la suivant dans la visite d’orphelinats à travers le monde. Contre un chèque, elle accepte une apparition publique au bras d’un magnat autrichien de la construction et prête son image à diverses opérations publicitaires. Ses contrats avec Weight Watchers lui rapportent un demi-million. Côté cœur, elle développe tour à tour des obsessions pour JFK Jr, qu’elle tente par tous les moyens de rencontrer à New York, l’acteur Kevin Costner, qu’elle harcèle de coups de téléphone, ou encore le joueur de golf Tiger Woods, pour qui elle n’hésite pas à traverser la planète sur un coup de tête.
Sur le tapis rouge d’une soirée donnée à l’Eden Roc, en marge du Festival de Cannes, en mai 2024. © Roger Harvey/ZUMA/Starface »Elle continuait à vivre au-dessus de ses moyens »
Lownie raconte que quand Sarah emprunte à un riche ami 100.000 livres, avec lesquelles elle s’offre un séjour grand luxe dans le sud de la France, elle n’en rembourse que 5.000 – persuadée que le reste était « un cadeau ». En novembre 1995, elle affiche et admet plus de 3,7 millions de livres de dettes. Buckingham en éponge à nouveau discrètement une partie. « Pendant ce temps, elle continuait à vivre au-dessus de ses moyens, employant un cuisinier, un chauffeur, une femme de ménage, un majordome, une habilleuse, une nounou, trois secrétaires, une assistante personnelle, une dame d’honneur, deux jardiniers, un fleuriste et un promeneur de chiens » liste Lownie.
Depuis 2002, et malgré toutes ces tempêtes, Fergie partage à nouveau le quotidien du prince Andrew. Ils n’ont aucune intention d’être à nouveau en couple et mènent chacun leur vie, mais sous le même toit au Royal Lodge, l’ancienne demeure de la reine mère sur le domaine de Windsor. Un ami d’Andrew assure qu’ »il n’est rien sans une femme. Il est gentil, mais aussi un peu maladroit et gauche. Il a besoin de quelqu’un qui puisse gérer sa vie à sa place. » Une source proche de la maison royale confirme aussi : « Mieux vaut garder Sarah au plus près plutôt que de la laisser se déchaîner et causer encore plus de dégâts. Et elle reste la mère de Bea et Eugenie, elles ne peuvent pas l’abandonner comme ça. »
Le duc et la duchesse d’York à la sortie de la messe de Pâques, à Windsor, le 31 mars 2024. © Hollie Adams/PA Wire/ABACA
S’ils n’ont fait aucun commentaire sur les premiers extraits de ce brûlot dont ils ont tenté de faire interdire la publication, les ex époux ont été photographiés cette semaine sortant de chez eux dans le même Land Rover Defender… Une façon de continuer à faire front, ensemble et contre tout.
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