Ce projet pharaonique, d’un coût de 13,5 milliards d’euros, est vivement critiqué pour ses conséquences sur l’environnement.
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Publié le 06/08/2025 15:28
Temps de lecture : 2min
Le ministre des Infrastructures italien, Matteo Salvini (à droite), le 6 août 2025 à Rome (Italie). (ANDREAS SOLARO / AFP)
« Ensemble, nous écrivons l’histoire. » Le Vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures italien, Matteo Salvini, a annoncé mercredi 6 août avoir donné le feu vert définitif pour la construction du plus long pont suspendu au monde, reliant l’île de Sicile au continent. Coût total de l’opération : 13,5 milliards d’euros. « Une infrastructure de ce genre représente un accélérateur de développement », a assuré le ministre, assurant que le projet apportera de la croissance économique et des dizaines de milliers d’emplois à deux régions italiennes pauvres, la Sicile et la Calabre. Les travaux devraient débuter « entre septembre et octobre », espère Matteo Salvini.
Ce feu vert pour la construction du pont qui enjambera le détroit de Messine, financé par l’Etat, marque une « page historique » après des décennies de planification. La Première ministre italienne Giorgia Meloni a pour sa part qualifié le projet de « symbole d’ingénierie de portée mondiale », démontrant « la force de volonté et la compétence technique de l’Italie ».
Avec deux voies ferrées au centre et trois voies de circulation de chaque côté, le pont est conçu avec deux paires de câbles tendus entre deux tours de 400 mètres de haut, avec une portée suspendue de 3 300 mètres, un record mondial. Prévu pour être achevé d’ici 2032, le gouvernement affirme qu’il s’agit d’une prouesse technique, capable de résister aux vents violents et aux tremblements de terre dans une région située à la jonction de deux plaques tectoniques.
Ce plan a cependant suscité des protestations locales, en raison de ses conséquences pour l’environnement. L’infrastructure sera construite sur une zone marine protégée et pourrait causer « un carnage » de « millions d’oiseaux » en perturbant leurs routes migratoires, avançait en juin Tommaso Castronovo, président de l’association de défense de l’environnement Legambiente Sicilia.
Les critiques concernant également son prix, cet argent pouvant être, selon les détracteurs, mieux utilisé ailleurs. Par ailleurs, nombre d’élus locaux et d’experts redoutent aussi que les mafias locales ne profitent largement de cette manne, le procureur général de Messine ayant mis en garde contre le risque d’infiltration de ces dernières dans la construction du pont, et dont « le pouvoir se cache derrière les ouvrages publics ». « Ne pas construire ce pont pour ces raisons reviendrait à ne jamais réaliser aucun projet dans ces régions », a balayé Matteo Salvini.