Par

Laure Gentil

Publié le

6 août 2025 à 16h31

Rien ne va plus à La France Insoumise. Selon une information révélée par Ouest-France, la cheffe de file pour les municipales 2026 à Nantes, Marina Ferreruela a été suspendue pour un an par le Comité de respect des principes et son coéquipier William Aucant ainsi que quatre autres militants LFI ont eux reçu un avertissement.

Cette décision fait suite à une accusation de « mauvaise gestion » d’une affaire de violences sexistes et sexuelles. Dans un billet publié le 16 juin dernier sur le Club de Médiapart, une militante insoumise accusait un autre militant de l’avoir violée et « une cadre très influente du mouvement local » d’avoir couvert l’agresseur présumé. Cette cadre serait Marina Ferreruela. Une accusation qu’elle avait vivement démentie auprès d’actu Nantes.

Des « dysfonctionnements » ou une « cabale » ?

Contactée par actu Nantes, Marina Ferreruela dément toujours avoir couvert le violeur présumé et assure avoir suivi la procédure demandée dans ce genre de situation. Selon elle, il s’agit d’une « cabale » interne à son encontre.

Elle dénonce dans un communiqué « une décision lourde, prise en pleine campagne de diffamation à [son] encontre, nourrie par des attaques sexistes, du harcèlement et des accusations calomnieuses relayées dans la presse pour satisfaire des appétits personnels ».

Dès septembre 2024, j’ai accueilli la victime, l’ai orientée vers des professionnels et saisi immédiatement les instances nationales. Le militant mis en cause a été suspendu sans délai. J’ai assumé mes responsabilités.

Marina Ferruela

« Le timing de cette affaire n’est pas neutre. Elle tombe au lendemain du lancement de la campagne municipale, insiste-t-elle. C’est une manœuvre. »

« C’est dégueulasse »

Dans un mail, qu’actu Nantes a pu consulter, le Comité de respect des principes parle de « dysfonctionnements dans la gestion locale de la saisine VSS » et demande aux militants de garder le silence sous peine d’expulsion.

Toute communication publique (réseaux sociaux ou presse) remettant en question ces décisions et toute tentative de représailles sur les personnes à l’origine de la saisine seront considérées comme un acte de rupture avec notre mouvement.

Comité de respect des principes de la France Insoumise

Mais certains militants LFI refusent de se plier aux ordres et ont accepté de réagir auprès d’actu Nantes, sous couvert d’anonymat. « C’est dégueulasse ! », s’indigne l’un d’entre eux. Lui aussi pense à une cabale contre Marina Ferreruela. Il se dit choqué par la suspension de la cheffe de file. « Elle a accompagné la victime même en dehors de son temps militant, elle n’a pas minimisé la situation. »

J’ai perçu de basses manoeuvres dans le dos pour faire sauter Marina, qui fait de l’ombre à d’autres. Je recherche maintenant d’autres endroits pour militer que Nantes.

Militant LFI

Un autre militant, qui fait partie de La France Insoumise depuis longtemps, dit ne plus reconnaître le « mouvement » qu’il a rejoint. « On se croirait dans un parti politique, soupire-t-il. Il y a une volonté de faire du mal, d’éjecter Marina Ferreruela ». Il pense que les instances de LFI ont pris une décision sans se rendre compte de « la réalité ».

Un certain sexisme pourrait être, selon une partisane nantaise de LFI, à l’origine de cette suspension. Un petit groupe de militants LFI aurait pour volonté de « traîner le nom de Marina [Ferreruela] dans la boue ».

Contacté par actu Nantes, William Aucant nous a indiqué être en congés et n’a pas souhaité s’exprimer avant la rentrée.

Déstabilisée moralement par l’affaire, Marina Ferrruela qui a elle-même été « concernée par des violences sexuelles », assure auprès d’actu Nantes, que malgré cette suspension elle continuera « à faire de la politique, mais autrement » : « Je suis une militante de terrain. »

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