Par
Inès Cussac
Publié le
6 août 2025 à 17h10
Énième revers. Le projet de centre pénitentiaire de Noiseau (Val-de-Marne) est de retour sur la table. Mardi 10 juin 2025, le Conseil d’État a validé par décret le Schéma directeur de la Région Île-de-France (SRDIF-E) avant de le rendre public. Ce document d’urbanisme donne les grandes lignes des projets d’aménagement du territoire jusqu’en 2040. Parmi les dossiers phares du programme figure, à la surprise générale, celui de la prison de Noiseau.
« Modification notoire »
« Après un avis favorable sans réserve émis par la commission d’enquête, la décision du Conseil d’État valide la totalité des dispositions du SDRIF-E, avec pour seule demande de modification notoire l’ajout d’une pastille d’artificialisation pour le projet déclaré d’intérêt général par arrêté préfectoral du 18 mai 2024 de la nouvelle prison de Noiseau », indique la Région qui s’était pourtant opposée au projet et militait pour agrandir la prison de Fresnes. « Cet ajout constitue une défaite considérable pour la droite régionale qui s’était engagée devant la population à mettre un coup d’arrêt à cette implantation, rejetée avec force par les habitants et les élus locaux mobilisés de manière transpartisane », s’est agacé la présidente du groupe de gauche au Conseil régional, Céline Malaisé, dans un communiqué.
Cette volte-face suscite de vives réactions également chez les élus du Département. « Ce revirement marque un revers pour la droite val-de-marnaise, pourtant engagée publiquement contre le projet et fragilise ses propres soutiens locaux », dénoncent les élus d’opposition du Conseil départemental.
28 hectares de terres agricoles
Pour rappel, l’établissement pénitentiaire voulu de longue date par l’État doit être construit à cheval sur la commune de Noiseau et celle de La Queue-en-Brie. Mais ni les villes voisines, ni les administrés ni les exploitants agricoles, ni le conseil départemental n’en veulent.
L’un des arguments avancé était celui de l’écologie. Le projet entraînerait effectivement l’artificialisation de près de 28 hectares de terres agricoles figurant parmi les dernières du département. En octobre dernier, le conseil départemental avait tenté de stopper la construction du nouvel établissement pénitentiaire en engageant une véritable « guérilla juridique ». Il avait engagé un recours contentieux contre l’arrêté préfectoral de mai 2024 stipulant que la construction de ce bâtiment de 800 places pour l’horizon 2027 est un projet d’intérêt régional. L’État estime que l’emplacement répond aux besoins de surface, d’éloignement avec les habitations et les capacités de desserte.
L’intégration du projet de prison de Noiseau dans la nouvelle version du SDRIF-E exaspère d’autant plus que celui de Magnanville (Yvelines) a, lui, été retiré. « Il s’agit d’une bonne nouvelle qui salue l’engagement du maire et de la population de cette commune. Toutefois, nous nous étonnons de constater que ce qui est possible dans les Yvelines, terre d’élection de Valérie Pécresse, ne l’est pas dans le Val-de-Marne », pointe le groupe de gauche du Département.
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