Parmi ses faits d’armes : ce cliché incroyable réalisé dans la Péruse, près de Ruffec, en contre-plongée (l’expression n’a jamais eu autant de sens) : un paysage d’automne de la surface mais pris depuis les profondeurs.

Incroyable photo réalisée dans la Péruse, près de Ruffec. Paysage d’automne en contre-plongée.

Incroyable photo réalisée dans la Péruse, près de Ruffec. Paysage d’automne en contre-plongée.

Frédéric Damato.

Ou celui de brochets rencontrés dans les eaux cristallines d’une frayère secrète alimentée par des résurgences d’eau douce. Ce dernier a tapé dans l’œil des jurés du Festival international du film et de photographie sous-marine de Trébeurden, en Bretagne. Ils lui ont décerné l’année dernière un « ormeau d’argent ».

Avec cette photo, il a décroché un prix, un “ormeau d’argent”.

Avec cette photo, il a décroché un prix, un “ormeau d’argent”.

Frédéric Damato

L’image n’est pas son métier. Frédéric Damato est prof d’histoire-géo au lycée Charles Coulomb d’Angoulême. Mais au fil du temps, ce plongeur émérite, père de trois enfants, s’est métamorphosé en « photographe hydrophile ». Fasciné par le monde inconnu, soucieux de partager son expérience. « J’aime avant tout rendre visible un monde invisible ».

“Constituer une mémoire de ces paysages”

Pour y parvenir, il enfile donc sa combinaison 8 mm, avec cagoule, des gants et des chaussons. S’enfonce doucement dans les eaux, caisson étanche à bout de bras, relié à un appareil photo équipé de flashs puissants. « La principale difficulté pour recréer les ambiances sous-marines, c’est le manque de lumière ».

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Son terrain de jeu est celui du fleuve et de ses affluents. Des lieux dont il ne dévoile pas les adresses pour éviter qu’ils soient envahis. Surtout, dit-il, ne pas perturber l’écosystème. Frédéric Damato s’intéresse autant aux poissons et qu’aux « prairies aquatiques ». « Les gens connaissent les espèces, mais pas les paysages. » Sous l’eau, il joue avec les reflets, compose des images aux couleurs lunaires ou bucoliques.

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« Ces photos témoignent d’un état du monde », dit-il. De sa fragilité aussi. Son engagement presque militant reste amateur : il expose, mais ne vend rien. À ses yeux, la photographie subaquatique, « sous-représentée », est précieuse. « Je veux simplement constituer une mémoire de ces paysages avant qu’ils ne changent. Ou disparaissent. »

“Cette image est représentative de mon travail”.

“Cette image est représentative de mon travail”.

Frédéric Damato