C’est une première en Charente. Un cas autochtone de chikungunya a été détecté sur la commune de Val-de-Cognac, plus précisément à Saint-Sulpice-de-Cognac.
L’agence régionale de santé (ARS) précise que ce cas a été confirmé par le centre national de référence des arbovirus, ce centre spécialiste des maladies virales transmises par les moustiques. L’ARS indique aussi que l’état de santé du patient en question n’inspire pas d’inquiétudes, sans préciser s’il s’agit d’un homme ou d’une femme.
Le patient n’a pas voyagé
On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire national et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes. Pour rappel, le chikungunya se transmet de personne à personne, uniquement par l’intermédiaire de la piqûre d’un moustique (moustique tigre présent en métropole) infecté par le virus du chikungunya. Ce type de situation est encore très rare mais se développe. La plupart des cas de zika, chikungunya et dengue sont plutôt importés (voir par ailleurs).
Le chikungunya se manifeste 2 à 12 jours après la piqûre par un moustique infecté. Les symptômes de la maladie peuvent être variés (ils se révèlent parfois similaires à ceux de la dengue) : fièvre élevée, d’apparition brutale ; courbatures et douleurs articulaires obligeant la personne à se tenir voûtée – d’où le nom de chikungunya, qui signifie « homme courbé » dans la langue africaine makondée- ; maux de tête, nausées, fatigue et éruption cutanée au niveau du tronc et des membres. Dans certains cas, les symptômes restent légers et l’infection passe inaperçue. Les complications graves demeurant rares.
Ce nouveau cas autochtone confirme l’existence d’un risque de transmission de ce virus en Nouvelle-Aquitaine. À ce jour, il s’agit du troisième épisode de transmission identifié dans la région, après ceux des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. L’ARS ajoute que des mesures immédiates ont été mises en place pour limiter tout risque de propagation.
Le conseil départemental de Charente-Maritime, qui est l’opérateur de suivi entomologique du moustique tigre en Charente, a réalisé une première opération de démoustication à Val-de-Cognac dans la nuit du 4 au 5 août, suivie de prospections à domicile dont l’objectif est d’éliminer les gîtes larvaires et les moustiques adultes qui peuvent transmettre le virus. Une autre opération de démoustication aura lieu ce vendredi soir à 23 heures. « Nous sommes très sereins », rassure le maire de Val-de-Cognac Jean-Luc Girardeau. « Il faut toujours prendre cela au sérieux et nous sommes rassurés avec ce que fait l’ARS. »
Enfin, une enquête en porte-à-porte sera réalisée par l’ARS Nouvelle-Aquitaine et Santé publique France, en collaboration avec la mairie de Val-de-Cognac afin d’identifier des personnes qui auraient ressenti des symptômes au cours des semaines précédentes.
16 foyers autochtones en France
Entre le 1er mai (début de la surveillance renforcée) et le 5 août 2025, ont été identifiés dans l’Hexagone : 16 foyers de transmission autochtone de chikungunya (1 à 13 cas par foyer), 5 foyers de transmission autochtone de dengue (1 à 3 cas par foyer) ; 892 cas importés de chikungunya ; 698 cas importés de dengue ; 3 cas importés de Zika.