Suspendre les investissements aux États-Unis comme le suggère le Président de la République ? « Je ne commenterai pas », répond d’emblée Laurent Germain. Les faits parlent pour lui. Le directeur général du groupe français spécialisé dans l’ingénierie et la gestion d’infrastructures veut continuer à faire de l’Amérique du Nord l’un des moteurs de sa croissance. L’objectif est de réaliser près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires sur cette zone en 2028. «La Caisse des dépôts est présente à son capital à hauteur de 34%», rappelle Eric Lombard. Le ministre de l’Économie tempère cet enthousiasme nord-américain en appelant les entreprises françaises « à faire nation » face aux pressions commerciales de Donald Trump.
L’écoconception, un axe stratégique
Fort de 20 100 salariés dans une centaine de pays, Egis poursuit son internationalisation. Le groupe multiplie aussi les acquisitions : cinq en 2024 et trente-sept depuis 2020. L’objectif est de figurer dans le top 10 mondial des sociétés d’ingénierie de la construction, en faisant de l’écoconception un axe stratégique. Avec un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros et un résultat net de 77 millions, Laurent Germain savoure le fait d’avoir atteint ses objectifs 2026 avec deux ans d’avance. « Une expansion qui peut s’appuyer sur un carnet de commandes record de 2,6 milliards d’euros », ajoute-t-il. Outre la France, Egis veut s’appuyer sur le Moyen-Orient, l’Asie du Sud, l’Amérique Latine, le Royaume-Uni, l’Amérique du Nord et l’Australie pour continuer à se développer.
Dans les infrastructures, Egis gère notamment le métro de Thessalonique en Grèce et intervient sur le nouveau nucléaire avec le projet d’EPR 2 de Penly, le Grand Paris Express. Il a assuré la maîtrise d’œuvre de la nouvelle ligne du métro de Rennes.