Les autorités israéliennes ont interdit pour six mois l’accès de la mosquée Al-Aqsa au grand mufti de Jérusalem et des Territoires palestiniens, Cheikh Muhammad Hussein. Elles lui reprochent un prêche qui dénonçait la situation humanitaire dans la bande de Gaza, a-t-on appris ce mercredi 6 août de sources concordantes.
«Les autorités israéliennes ont émis une interdiction de six mois visant Cheikh Muhammad Hussein, l’empêchant d’entrer dans la mosquée Al-Aqsa», a affirmé l’agence de presse palestinienne Wafa. «Cette interdiction a été imposée après son prêche dans lequel il a dénoncé la politique de famine de l’occupant [Israël, ndlr] contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza», a également assuré l’agence.
L’avocat du religieux, Khaledoun Najm, confirme ces propos et assure avoir reçu la décision de la part du commandant de la police de Jérusalem. Cette interdiction fait suite «à un sermon prononcé vendredi 25 juillet, qui ne disait pourtant rien de répréhensible», selon l’avocat, qui précise que la police n’a pas convoqué ni interrogé le grand mufti avant de prononcer la mesure. La police ne mentionne pas les motifs exacts de l’interdiction, mais estime l’avoir ordonné «pour empêcher une grave atteinte à la sécurité».
Cheikh Hussein avait été convoqué le 27 juillet par la police israélienne, qui lui avait remis une première ordonnance d’expulsion de huit jours de la mosquée, avec possibilité de renouvellement.
La mosquée Al-Aqsa est située sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël. Troisième lieu saint de l’islam et lieu le plus sacré du judaïsme, le site est au cœur des tensions israélo-palestiniennes.