Elles sont six. Elles chantent en anglais, dansent avec la précision d’un clip de K-pop, cultivent une esthétique léchée et une énergie millimétrée. Le girls band Katseye, formé à l’issue du show The Debut : Dream Academy, rassemble six jeunes femmes venues des quatre coins du monde.

Pensé dès le départ comme un projet transnational par HYBE (le label du groupe BTS) et Geffen Records (Universal), Katseye ne laisse rien au hasard. Leur objectif est clair… s’imposer comme les nouvelles reines de la pop mondiale.

Un groupe façonné de toutes pièces

Le projet est né en 2021 d’une ambition commune entre HYBE et Geffen Records : créer un groupe « capable de transcender les frontières nationales, culturelles et artistiques », selon Bang Si-hyuk, fondateur de HYBE. « Il est temps d’appliquer le système de production de la K-pop à l’échelle mondiale », déclarait-il au média NME.

Le résultat ? The Debut : Dream Academy, une émission internationale dans laquelle vingt jeunes filles ont été sélectionnées parmi 120.000 candidatures à travers le monde, et se sont affrontées pendant plusieurs semaines, avec pour but d’intégrer la formation finale. Le show, lui, reprend les codes des survival shows coréens, avec évaluations hebdomadaires, entraînements intensifs de chant et de danse (Star Academy 2.0 de la pop).

Ayant suivi de près la formation du groupe et leurs premiers pas, le créateur de contenu Khal Ali explique dans une vidéo que ce « groupe est pensé comme un pont entre la K-pop et la pop américaine. On a la rigueur sud-coréenne, mais avec une narration à l’occidentale. Chaque membre incarne un récit, une identité ». Pas tout à fait un groupe de K-pop, pas encore une pop star américaine : Katseye cherche à conquérir les deux continents.

Un girls band taillé pour conquérir le monde

L’une des forces majeures de Katseye réside dans la diversité incarnée par ses six membres, soigneusement sélectionnées pour refléter une véritable mosaïque culturelle. Sophia Laforteza, 21 ans, vient des Philippines. Yoonchae Jeong, 16 ans, est originaire de Corée du Sud. Lara Raj, 18 ans, est indo-américaine. Daniela Avanzini, 20 ans, est née aux États-Unis et possède des racines cubaines. Megan Skiendiel, 18 ans, a grandi à Hawaï, au croisement de cultures chinoise et singapourienne. Enfin, Manon Bannerman, 22 ans, représente la Suisse avec des origines ghanéennes et italiennes.

Une diversité que les membres revendiquent avec fierté. « On aurait aimé voir un groupe comme nous quand on était enfants. C’est excitant d’être ce miroir aujourd’hui », confiait Lara dans une interview accordée à Sunrise Starzone.

Katseye se présente comme un girls band mondial, jeune et connecté. Mais cette volonté d’inclusivité ne doit pas faire oublier l’ADN marketing du projet, pensé dès le départ comme une franchise pop mondiale. Comme le résument Khal Ali dans sa vidéo : « Ce que HYBE a compris, c’est que dans la pop actuelle, l’attachement émotionnel précède la musique. Ils ont construit une fanbase avant même la formation officielle du groupe. »

Entre réseaux et performances, elles cochent toutes les cases

Pour espérer s’imposer aujourd’hui, un girls band doit être à la fois admiré et accessible. C’est le duo gagnant que décrypte Khal Ali : « Pour marcher en 2025, il faut à la fois susciter l’admiration, par la performance et la proximité. Katseye coche les deux cases. »

Côté réseaux, la domination est déjà nette. Leur compte TikTok cumule 9,2 millions d’abonnés et près de 460 millions de likes. Sur YouTube, elles viennent de lancer la série Beautiful Chaos : Summer Tour 2025, sorte de vlog en immersion dans leur tournée estivale, documentée comme un feuilleton de l’intérieur.

Côté musique, le groupe s’est d’abord fait remarquer avec « Touch », devenu viral sur les réseaux, avant de dévoiler un premier EP, « SIS » (Soft Is Strong). Mais c’est leur deuxième EP, « Beautiful Chaos », qui marque un véritable tournant : porté par le single « Gnarly », il offre au groupe sa première entrée dans le prestigieux classement Billboard 200, directement dans le top 10, comme le souligne Vogue.

Mais cette accessibilité numérique n’empêche pas une exigence artistique rigoureuse. Leur dernière prestation au festival Lollapalooza, à Chicago, a marqué un tournant. Elles ont notamment battu le record de la plus grande audience jamais enregistrée avec une foule de plus 85.000 personnes (pour le créneau de début de journée), note le média The Express Tribune. Pour beaucoup, c’est la performance de l’édition 2025.

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Sur TikTok, des extraits de leur set cumulent des millions de vues, et certains utilisateurs filment même leurs propres réactions, bouche bée, en direct. Le créateur de contenu@yannis_kingston résume ce que beaucoup ressentent : « La performance de Katseye, on en parle ou pas ? Extraordinaire, elles sont tellement prêtes, elles vont tellement casser l’industrie et aller loin. »

Bien que très jeune groupe, Katseye avance déjà avec la précision d’un projet mûri depuis longtemps. Entre stratégie mondiale, puissance scénique et connexion directe avec leur public, elles cochent toutes les cases du phénomène pop de demain.