Un détenu de la prison de Rennes-Vezin s’est vu proposer une sortie d’une semaine pour pratiquer le surf à Saint-Malo à la rentrée, provoquant l’indignation des syndicats pénitentiaires. L’activité a finalement été annulée par Gérald Darmanin, ministre de la Justice.
Après le kart ou les ateliers théâtre, des détenus auraient pu s’essayer aux sports de glisse. Le service médico-psychologique de la prison de Rennes-Vezin (Ille-et-Vilaine) a proposé un séjour de « surf thérapeutique » pour un détenu souffrant de troubles psychiatriques.
Initiative qui devait se dérouler à Saint-Malo à la rentrée mais qui a finalement été retoquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin après que les syndicats pénitentiaires soient montés au créneau.
« Une ineptie »
Le député RN Thomas Ménagé a aussi immédiatement réagi sur X vendredi 1er août en indiquant: « 40 % des Français renoncent à partir en vacances, mais les détenus du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin vont avoir droit à une semaine de ‘surf thérapeutique’ à Saint-Malo. Tout va bien, Gérald Darmanin? ».
Contactés par Le HuffPost, les services du ministère assurent que « le Garde des Sceaux a demandé l’annulation immédiate de cette activité qui devait avoir lieu à la rentrée conformément à la doctrine qu’il a instaurée à son arrivée ».
« C’était une ineptie » a notamment fustigé Eric Toxé, le secrétaire local du syndicat UFAP-UNSa Justice dans un communiqué publié le jeudi 31 juillet. « C’est insultant pour le personnel parce que c’est une provocation, pour les victimes car la prison ce n’est pas ça pour eux », dit-il à RMC.
« Et c’est insultant pour les Français car on leur demande de se serrer la ceinture », dénonce encore Eric Toxé.
Une activité « provocante »?
Une activité sortie de nul part selon lui: « et là comme par hasard, ils doivent avoir un coffre rempli d’argent puisqu’ils sortent une activité à Saint-Malo tout frais payés ».
« Jusqu’à présent, ça se saurait si faire du surf permettait à des détenus qui présentent des troubles psychologiques d’être soignés », ironise-t-il.
Gérald Darmanin avait déjà demandé en février dernier, l’arrêt de toute activité à caractère ludique en prison. En mai, le Conseil d’État avait émis des réserves, annulant le principe général d’interdiction des activités « ludiques », jugé contraire au code pénitentiaire. Cependant, l’interdiction d’organiser des activités « provocantes » reste légale, dès lors que ce qualificatif désigne des actions susceptibles de porter atteinte au respect dû aux victimes.
Solenn Guillanton avec Julie Brault