Donald Trump a confié ce mercredi à plusieurs dirigeants européens vouloir rencontrer le président russe, selon le New York Times. La réunion a duré « près de trois heures ».
Dans une soudaine accélération diplomatique autour de la guerre en Ukraine, Donald Trump s’est dit mercredi « ouvert » à une rencontre avec Vladimir Poutine, potentiellement dès la semaine prochaine, ainsi qu’avec Volodymyr Zelensky.
Dans la foulée d’une visite qualifiée de « productive » de son émissaire spécial à Moscou, le président américain a dit ce mercredi 6 août à plusieurs dirigeants européens vouloir rencontrer son homologue russe en personne, peut-être dès la semaine prochaine, et organiser ensuite une réunion à trois avec le président ukrainien, rapportent le New York Times et CNN.
Donald Trump est « ouvert à une rencontre à la fois avec le président (russe Vladimir) Poutine et avec le président Zelensky », a déclaré mercredi sa porte-parole, Karoline Leavitt, interrogée sur ces informations.
La réunion a duré « près de trois heures »
Elle a précisé que « les Russes (avaient) fait part de leur désir de rencontrer » le président américain, dans un contexte qui s’est nettement tendu récemment entre Moscou et Washington.
Ce regain d’activité diplomatique fait suite à une rencontre mercredi de Steve Witkoff avec Vladimir Poutine, à deux jours de l’expiration d’un ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit en Ukraine. La réunion a duré « près de trois heures », selon l’agence de presse étatique russe TASS.
Elle a été qualifiée de « très utile et constructive » par le conseiller diplomatique du chef de l’État russe, Iouri Ouchakov.
Le président américain a lui assuré sur son réseau Truth Social que la réunion avait été « très productive ».
Un haut responsable américain a toutefois précisé que les États-Unis prévoyaient toujours de mettre en place vendredi des sanctions secondaires, c’est-à-dire visant les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armes.
De son côté, le secrétaire d’État Marco Rubio américain a affirmé qu’il y a « encore beaucoup de travail » avant une éventielle rencontre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Après cette rencontre entre Vladimir Poutine et Steve Witkoff, qui se sont déjà vus à plusieurs reprises ces derniers mois, Donald Trump a parlé au téléphone avec Volodymyr Zelensky, a annoncé ce dernier.
Pic de tensions entre la Russie et les États-Unis
Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent même depuis la semaine dernière un soudain pic de tensions avec l’annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d’une dispute en ligne avec l’ancien chef de l’État russe, Dmitri Medvedev.
Donald Trump a donné jusqu’à vendredi à la Russie pour qu’elle mette fin à la guerre en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions sévères. Il a notamment menacé d’infliger des « droits de douane secondaires » aux pays qui continuent de faire du commerce avec Moscou, comme la Chine et l’Inde.
Il a d’ores et déjà annoncé augmenter à 50% les droits de douane sur les produits indiens, reprochant à l’Inde ses achats de pétrole russe.
Le président américain, qui avait repris le contact avec Vladimir Poutine à son retour à la Maison Blanche dans l’espoir de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime dorénavant de plus en plus ouvertement sa frustration à l’égard du maître du Kremlin.
Malgré la pression exercée par Washington, l’offensive russe contre son voisin se poursuit.
En Ukraine, des frappes de drones russes ont fait trois blessés mercredi à l’aube dans la région méridionale de Zaporijjia et deux dans celle de Kherson, également dans le sud, selon les autorités régionales.
Un cessez-le-feu rejeté par Vladimir Poutine
De l’autre côté de la ligne de front, le ministère russe de la Défense a annoncé l’interception de 51 drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi.
Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels à un cessez-le-feu provisoire, a affirmé vendredi qu’il souhaitait une paix durable mais que ses exigences pour mettre fin au conflit restaient inchangées.
La Russie réclame à l’Ukraine qu’elle lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia, Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Alliance atlantique. Des conditions jugées inacceptables par Kiev.