On connaissait le Toulon » olé olé » ou le Toulon insolite mais pas encore le Toulon durant la Seconde Guerre mondiale. Organisée par le Mémorial du Débarquement et de la Libération en Provence, cette visite guidée est pour la première fois proposée aux estivants. Ou comment découvrir la capitale du Var en se nourrissant d’anecdotes historiques à son sujet.
En voici cinq (parmi d’autres), racontées par Enzo Maurel, le médiateur culturel chargé de cette déambulation dans le temps.
Une plaque rend hommage aux victimes des bombardements
Le début de ce parcours urbain est fixé au monument aux morts, place Gabriel-Péri. « Une plaque y figure “à la mémoire des victimes civiles des bombardements de Toulon“ », signale Enzo Maurel. « Pour affaiblir l’ennemi et préparer le Débarquement de Provence, les alliés ont ainsi visé, depuis le ciel, les Allemands qui occupaient le port de Toulon ».
Près de 1.000 civils périront entre Toulon et La Seyne lors des huit bombardements qui frapperont la ville entre novembre 1943 et août 1944.
Le Grand hôtel ou les abords de l’opéra investis par l’ennemi
« La commission d’armistice italo-allemande occupait le Grand hôtel, sur la place de la Liberté, en 1940 », souligne Enzo Maurel, devant les touristes admirant l’architecture raffinée de l’immeuble. À côté de l’opéra, rue Molière, « le bâtiment accueillait la milice et la ligue des volontaires français », deux mouvements vichystes tristement célèbres pour leur collaborationnisme.
Les halles portent le nom d’une grande résistante
L’exploitation des lieux par la marque basque Biltoki ne doit pas faire oublier l’histoire des halles. En 1956, celles-ci ont pris le nom d’Esther Poggio, une revendeuse qui travaillait dans le « ventre de Toulon ». « C’est un des rares monuments à porter le patronyme d’une femme », explique Enzo Maurel. « Et pour cause: il s’agissait d’une jeune résistante qui travaillait ici avec ses parents, cachant même des armes au sous-sol. »
Aujourd’hui, une plaque lui rend hommage et rappelle que cette agente de liaison a été arrêtée et fusillée le 15 août 1944.
La déportation organisée depuis la place Puget
C’est une petite porte rouge, au milieu de la place Puget, à laquelle personne ne prête attention. « Ici, il y avait le commissariat aux questions juives », annonce le guide. Le 26 août 1942, quarante personnes seront arrêtées à Toulon et déportées.
Enzo Maurel raconte que sa grande tante, l’écrivaine et poétesse Micheline Maurel, a elle aussi été envoyée à Ravensbrück pour son rôle jouée dans la Résistance.
Des rugbymen du RCT ont donné leur vie
Le stade Mayol a accueilli nombre de rugbymen talentueux mais également quelques héros de la Seconde Guerre mondiale. « C’est notamment le cas d’Henri Laugier, ou encore de Joseph Lafontan », rappelle Enzo Maurel.
Le pilier droit varois, dans l’équipe qui remportera le premier titre de champion de France du RCT en 1931, est « un martyr de la Résistance », fusillé à Beaulieu pour un acte de sabotage sur un poste électrique. La tribune présidentielle porte aujourd’hui son nom.
Savoir +
Balades urbaines du Mémorial:
– Toulon durant la Seconde Guerre mondiale: vendredis 8 août, 15 août et 22 août à 10h (durée 1h30). Point de départ au monument aux morts.
– La Libération de Toulon: jeudi 28 août et vendredi 29 août à 10h. Point de départ devant la fac de droit.
Gratuit. Réservation obligatoire: mediation.montfaron@onacvg.fr