Marine Alexis a une vague tatouée sur le bras. Son élément, c’est l’eau et elle a trouvé son job de rêve en embarquant, cette saison, sur l’un des navires des Bateliers de la Côte d’Azur. « C’était mon but: être tous les jours sur l’eau. »
» C’est la deuxième saison que je fais ça. L’an dernier, ça m’avait tellement plu que j’ai rempilé, explique-t-elle. Le cadre de travail est idyllique: la rade de Toulon, de La Seyne, Saint-Mandrier à la tour Royale, et l’ambiance est sympa. C’est une belle compagnie dans laquelle je me sens bien. » Marine rectifie d’ailleurs: « Je suis marin. Ou matelote, si vous voulez. Le terme me plaît. »
De l’histoire et de l’humour
Tous les jours, Marine aide à l’amarrage du bateau de la compagnie et, pendant les voyages, s’assure de la sécurité des passagers. Elle a grandi à La Seyne, donc connaît bien le secteur, à terre comme au large. « On va jusqu’aux Sablettes, un tour vers Saint-Mandrier et retour à Toulon. Les visites sont commentées pour expliquer l’histoire des lieux. J’y ajoute un peu d’humour, la touche de la compagnie! »
Chaque jour, Marine assure cinq tours de la rade pour une durée moyenne d’une heure à chaque fois. Le tarif est de 16,50 euros pour les adultes et 11,50 pour les enfants. « Les gens aiment beaucoup. Ils profitent du vent du large et se dépaysent », ajoute Julie Navarron de la compagnie maritime toulonnaise.
» Au total, nous disposons de sept bateaux, ce qui nous permet d’assurer un service continu en journée tout l’été: jusqu’à dix rotations. » Les saisonniers, eux, sont nombreux: trente chaque année! Ils viennent compléter l’équipe initiale de quatorze personnes. « D’ailleurs, cette année, l’un de nos saisonniers, Kilian, fait son premier été en tant que capitaine de navire. On mise beaucoup sur lui. »
Marine, elle, jongle entre sécurité, animation et amarrage au port de Toulon tous les jours jusqu’à fin août. Certains saisonniers travaillent d’avril à novembre! « Ce sont parfois des contrats longs car l’arrière-saison n’est pas à négliger », ajoute Julie. Et puis les Bateliers de la Côte d’Azur assurent aussi des traversées jusqu’à l’île de Porquerolles. « Les gens le savent peu mais il n’y a pas besoin d’aller jusqu’à Hyères pour se rendre sur l’île d’Or. »
À Toulon, la rade est vaste et la visite se divise en deux parties: la découverte de l’arsenal au plus près, puis une partie plus historique qui fait naviguer le long des fortifications, apercevoir le fort de l’Eguillette, celui de Balaguier, et, enfin, la majestueuse tour Royale.
« Il est où le Charles-de-Gaulle? »
À la fin de la visite, Marine et les autres matelots passent dans les rangs avec leur bachi (bonnet de marin) pour le traditionnel pourboire. « C’est toujours sympa pour arrondir nos fins de mois », confie-t-elle.
La phrase qui revient chaque fois dans la bouche des vacanciers? « Est-ce qu’on va pouvoir voir le Charles-de-Gaulle? Il est où? ». Les bateliers ont l’habitude et savent où se positionner au mieux. Les téléphones sont alors de sortie pour immortaliser le porte-avions toulonnais: toujours la star de la rade.