Avec près de 12 000 licenciés dans le département, le tennis reste le sport le plus pratiqué dans les Pyrénées-Orientales. Entre initiatives pour attirer les jeunes, faibles subventions publiques et essor du padel, le comité départemental, via Bernard Massines, s’organise pour faire vivre sa discipline toute l’année.

Vous êtes le sport qui compte le plus de licenciés dans les Pyrénées-Orientales (11 822). Qu’est-ce que cela vous évoque ?

Ça fait partie du travail de tous les dirigeants du département. J’ai quand même 70 structures de tennis et c’est le travail de chaque village. Ma politique à moi, depuis que j’ai pris la présidence il y a 29 ans, c’est d’être toujours axé sur les enfants. Je mise beaucoup sur les écoles, puisqu’on fait des opérations pour les enfants (6 415 licenciés, 54,3 % du total) qui sont dans les écoles et les clubs qui payent des heures de moniteur. Ça veut dire qu’on les initie au tennis. En plus, on offre une raquette de tennis aux 700 premiers nouveaux licenciés de 5 à 10 ans dans les clubs des P.-O. jusqu’au 31 décembre. On organise tout pour nos clubs.

Financièrement, comment est-ce que le comité tient ?

Je dirais presque qu’on vit en autarcie ! Puisque les subventions, nous ne savons pas ce que c’est. On ne s’appelle pas l’USAP, on s’appelle comité de tennis. On a presque 12 000 licenciés, mais on n’a que 6 000 € du conseil général. Ça veut dire que nos enfants, on les handicape. Je n’ai rien contre le rugby, puisque je l’ai même critiqué. Mais je trouve ça pas très gentil pour les enfants qui veulent faire du tennis. Parce que quand on initie des enfants dans les écoles, d’abord, il faut convaincre le directeur de l’école. Puis, après, il faut que le club paie le moniteur. Et il faut que le moniteur soit assez convaincant pour qu’il y ait quelques enfants, qu’il a initiés, qui reviennent jouer dans le club. Ce n’est pas évident !

Sportivement, le nombre de tournois reste-t-il quand même élevé ?

Tous les mois, on fait un recueil pour les présidents de clubs pour qu’ils ne puissent pas oublier ce qui se passe dans le département, et ce qu’on organise nous. On sait quand il y a des finales de coupe des jeunes, des adultes, des vétérans… Tout le monde fait ses petites, ou même grandes, compétitions. Dans le département, ça joue tous les week-ends en fonction de la programmation. On n’arrête jamais, parfois j’ai même deux ou trois tournois qui se terminent chaque semaine.

Depuis deux ans, le gros tournoi de Saint-Cyprien n’est plus. Est-ce un regret pour vous ?

J’ai voulu le garder ce tournoi, car c’est moi qui l’ai créé il y a une quinzaine d’années… Mais la ville de Saint-Cyprien a préféré essayer de transformer les terrains couverts, en terrains de padel. Sauf que pour faire le tournoi, il me faut quatre terrains couverts. Donc on a dit qu’on ne peut plus assurer la tenue du tournoi. C’était très beau, puisqu’en plus il y a eu pleins de noms qui sortent aujourd’hui au haut niveau français, mais aussi chez les étrangers. Ça venait d’un peu partout, de Russie, d’Amérique du Sud, de l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre… C’est vraiment dommage.

La nouvelle opération lancée.

La nouvelle opération lancée.
L’INDEPENDANT

Comment jugez-vous la montée en puissance du padel (+ 36 % de licenciés en 1 an) ?

Je le vois d’un bon œil, parce que je me dis quand même que ce sont des gens qui viennent prendre du plaisir. N’importe qui, qui n’a jamais touché une raquette, peut s’amuser au bout d’une heure. Et il y en a quelques-uns qui se disent « ah, tiens, je vais peut-être tenter le tennis ». Notamment dans les clubs associatifs.

Allez-vous mettre en place des choses au niveau du padel ?

Oui, on lance un nouveau programme. À l’instar du tennis, on va permettre à des jeunes de 5 à 14 ans, sur les 300 premiers nouveaux licenciés dans des clubs des Pyrénées-Orientales, d’obtenir leur première raquette de padel pour une participation de 20 €. Cette cérémonie se tiendra le lundi 6 octobre prochain dans le hall d’honneur du conseil général.