À Rennes, la signalétique patrimoniale va faire peau neuve. Après près de vingt ans de bons et loyaux services, les totems installés depuis 2005 seront progressivement remplacés par une nouvelle génération de panneaux, mieux pensés, plus lisibles, et visuellement cohérents. Cette transformation s’appuie sur la toute nouvelle charte graphique conçue pour Rennes Métropole par l’agence 24 Avril, elle-même inspirée des principes du label national « Villes et Pays d’Art et d’Histoire ».
La ville de Rennes est la première de la Métropole à lancer cette refonte, pilotée par le Service patrimoine de la Direction de la Culture. L’ambition est d’enrichir l’expérience du promeneur, diffuser le patrimoine au plus grand nombre et mettre en valeur des sites parfois méconnus, notamment ceux datant de la seconde moitié du XXe siècle. Cette refonte s’inscrit dans un plan d’action plus large, qui vise à rendre l’offre culturelle accessible à tous.
Conçus entièrement en interne, les nouveaux panneaux sont actuellement en cours de fabrication à Cesson, chez Self Signal. Leur installation débutera en août 2025, assurée par la Direction de la Voirie. Plus clairs, plus visuels, traduits en breton et en anglais, ils offrent une lecture simplifiée des contenus, accompagnés de frises chronologiques, de repères thématiques colorés et d’informations essentielles. Chaque texte est relu par des experts du patrimoine, pour garantir la qualité historique des contenus. Deux prototypes ont déjà été validés par l’Architecte des Bâtiments de France, une étape indispensable pour les installations dans les secteurs sauvegardés.
La sélection des soixante sites à signaler a été validée à l’été 2023 par un comité scientifique. Les vingt premiers panneaux, centrés sur le patrimoine contemporain en périphérie, seront suivis en 2026 par une série consacrée au centre ancien, avant une dernière vague en 2027. Ce nouveau maillage vise à corriger l’inégalité d’implantation constatée jusqu’ici. Sur les sites choisis, seuls quatorze étaient équipés d’un totem auparavant.
Le remplacement ne concerne pas tous les anciens totems. Ceux liés à la politique mémorielle, par exemple, relèvent d’autres directions municipales et seront remplacés par des supports spécifiques. De même, certains projets issus du budget participatif, comme celui du quartier Saint-Martin, conserveront une signalétique indépendante.
Bien que la compétence en matière de signalétique reste communale, Rennes Métropole met à disposition cette nouvelle charte pour toutes les communes qui souhaiteraient valoriser leur patrimoine local. Cette mutualisation permet de réduire les coûts tout en assurant une cohérence visuelle à l’échelle du territoire. Une seule condition : faire relire les contenus par une autorité scientifique. À travers ce projet, Rennes affirme sa volonté de mieux raconter son histoire, de manière plus juste, plus lisible, et plus proche des habitants et des visiteurs.