Par

Lou Batteux

Publié le

7 août 2025 à 10h25

Après avoir « violenté, menacé de mort et outragé trois agents pénitentiaires » de la prison des femmes de Rennes, une jeune détenue, qui s’apprête à fêter ses 31 ans, a été condamnée en comparution immédiate, mercredi 30 juillet 2025. Cette femme, originaire du Loiret, est mise en examen depuis le 27 janvier 2023 pour « association de malfaiteurs terroriste », à Paris et placée en détention provisoire.

En décembre 2024, Felvic a été transférée à la prison des femmes de Rennes, où elle est toujours détenue provisoirement. Si au début, « tout se passait bien », selon l’administration pénitentiaire, la jeune trentenaire aurait par la suite instauré « une ambiance terrifiante » pour ses codétenues et le personnel pénitentiaire. Son comportement s’est « dégradé en quelques jours » et a été « dénoncé » au parquet de Rennes.

Des menaces de mort

Durant le mois de mai 2025, Felvic, mère d’un enfant, a été à l’origine de « plusieurs incidents », pour lesquels elle a donc été renvoyée en comparution immédiate devant le tribunal de Rennes. Elle menaçait, par la fenêtre, ses codétenues de les « massacrer » ou de les « égorger » et proférait des insultes et des menaces de mort envers ses surveillants. « Je vais te faire cramer par Daech, au nom d’Allah, je ne vais pas vous louper », a-t-elle notamment clamé, bien qu’elle « conteste » avoir tenu de tels propos.

Ce comportement, qui s’accompagnait de gestes violents, a conduit l’administration pénitentiaire à lui interdire « l’accès aux ateliers collectifs », a détaillé la présidente du tribunal lors de l’audience publique.

Un jour, elle avait par ailleurs porté « un coup de coude » au visage d’un agent qu’elle accusait d’avoir voulu « la baiser ». Alors qu’il l’emmenait au quartier disciplinaire, elle se « débattait » en lui « donnant des coups de pied ». Suite à ces multiples incidents, la jeune femme a été sanctionnée de « trente jours de cellule disciplinaire ».

« J’étais sur les nerfs »

Lorsqu’elle a été entendue une première fois sur ces faits le 10 juin 2025, la prévenue a estimé qu’elle n’avait « pas l’impression de déranger lors de sa détention ». Selon elle, les insultes et les menaces qu’elle proclamait à travers la fenêtre auraient été formulées pour « extérioriser », car il s’agissait d’une « période où elle n’allait pas très bien » et où elle « était sur les nerfs. »

Selon la procureure de la République, les propos de Felvic sont « loin d’être anodins, notamment quand on les met en parallèle avec la mise en examen dont elle fait l’objet ». Depuis le 27 janvier 2023, Felvic et trois autres femmes sont en effet mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste ».

L’ex-compagnon de Felvic, et le père de son enfant, a quant à lui disparu en « zone syro-irakienne ».

Pour rappel, fin janvier 2023, 15 femmes et 32 enfants proches de l’organisation de l’État islamique, aussi appelé Daech, avaient été rapatriés en France.

Six mois de prison et 300 euros d’amende

En ce qui concerne les faits d’outrage et de menaces envers les agents pénitentiaires, la procureure a considéré qu’il était « insupportable » de se trouver en détention lorsque le « climat est détérioré par des insultes envers les agents » alors que ceux-ci font déjà « un travail compliqué ».

Felvic, qui a refusé d’être assistée par un avocat lors de cette audience, a simplement souligné qu’elle avait déjà « été sanctionnée » en passant un mois au quartier disciplinaire.

Finalement, les juges l’ont condamnée à six mois de prison avec mandat de dépôt. La prévenue doit également verser 300 euros à une agente en réparation de ses préjudices.

LBe et CB (PressPepper)

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