Le 17 juillet 2014 restera gravé dans l’histoire de l’aviation civile comme l’une des tragédies aériennes les plus marquantes. Ce jour-là, vers 16 heures, le vol MH17 de Malaysia Airlines disparaît des écrans radar alors qu’il survole l’est de l’Ukraine. L’appareil, un Boeing 777 reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, s’écrase près du village de Hrabove, dans la région de Donetsk, emportant avec lui 298 personnes de dix nationalités différentes.
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La dispersion des débris sur un large périmètre révèle rapidement que l’avion a été pulvérisé en vol, écartant l’hypothèse d’une défaillance technique. Le contexte géopolitique de l’époque – les forces ukrainiennes combattent alors les séparatistes pro-russes dans le Donbass – oriente immédiatement les soupçons vers un tir de missile anti-aérien.
L’avion abattu par un missile sol-air BUK russe
L’enquête technique, menée par une équipe internationale, apporte progressivement ses réponses. En juin 2015, le fabricant d’armes russe Almaz-Antey confirme que l’appareil a été abattu par un missile sol-air BUK sorti de ses usines. Trois ans plus tard, en mai 2018, les enquêteurs franchissent une étape décisive en établissant que ce missile provenait de la 53e brigade antiaérienne russe, basée à Koursk, dans l’ouest de la Russie.
En juin 2019, quatre suspects sont identifiés par l’équipe d’enquête conjointe internationale : trois Russes – Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov – ainsi qu’un Ukrainien, Leonid Khartchenko, tous hauts gradés des forces séparatistes pro-russes. Selon les enquêteurs, si aucun d’entre eux n’a physiquement appuyé sur le bouton de tir, ils ont « collaboré étroitement pour convoyer le BUK et l’ont mis en position dans le but de toucher un avion ».
Le 17 novembre 2022, un tribunal néerlandais rend son verdict : trois des quatre accusés sont condamnés à perpétuité par contumace pour meurtre et participation à la destruction de l’avion. Seul Oleg Poulatov, qui disposait d’une représentation légale, est acquitté. La Russie, qui a toujours nié toute responsabilité dans cette tragédie, refuse d’extrader les condamnés.
Poutine dans le viseur
L’affaire prend une dimension diplomatique en janvier 2023, lorsque la Cour européenne des droits de l’homme déclare recevables les plaintes déposées par l’Ukraine et les Pays-Bas contre la Russie pour les faits survenus en 2014 dans l’est de l’Ukraine, incluant la destruction du vol MH17.
Un mois plus tard, en février 2023, les enquêteurs internationaux franchissent un nouveau cap en révélant avoir de « fortes indications » suggérant que le président russe Vladimir Poutine aurait personnellement donné son accord pour fournir le système de missiles aux séparatistes. Toutefois, faute de preuves suffisantes pour engager de nouvelles poursuites, l’enquête est officiellement suspendue. Une décennie après cette tragédie, les familles des victimes continuent de réclamer justice.
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Le jour du crash, l’espace aérien était fermé du côté russe de la frontière, mais pas du côté ukrainien. La destruction du vol MH17 a entraîné une prise de conscience mondiale de la part des compagnies aériennes, qui évitent désormais de manière beaucoup plus large les zones de conflit.
L’histoire de l’aviation civile est marquée par de nombreux accidents liés à des défaillances techniques et humaines, et par des actes terroristes. Mais elle est aussi entachée par des crashs causés par des erreurs de tir de la part de militaires ou de groupes armés, ou par des attaques assumées. Ces catastrophes ont fait au moins 1 500 morts depuis les débuts de l’aviation commerciale, nous avons décidé de vous les raconter, en dix épisodes :
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