Par

Julie Bossart

Publié le

7 août 2025 à 12h55

Bad buzz  ou vrai coup de com ? Depuis un message de prévention posté sur X, mercredi 6 août 2025, la préfecture de Police de Paris essuie une volée de bois vert. En cause, non pas l’alerte en elle-même, mais son illustration. 

« Qui est l’agence de communication ? »

« N’achetez aucun objet à des vendeurs à la sauvette ! Vous alimentez des réseaux clandestins et illégaux. Préférez les revendeurs autorisés pour des souvenirs sûrs et de qualité », insiste la préfecture dans son tweet. Véritable piège à touristes, considérée comme de la concurrence déloyale par de nombreux commerçants et engendrant souvent nuisances voire violences, la vente à la sauvette est dans le viseur des autorités depuis de nombreuses années. En février encore, un nouveau plan d’action pour chasser les points dits chauds de la capitale et y restaurer la sécurité du quotidien était dévoilé.

Le problème est connu de tous. Ce qui agite les twittos, c’est le montage utilisé pour la publication, montrant un personnage au visage de type européen proposant une mini tour Eiffel en porte-clés à un touriste. 

Alors que certains voient dans l’un des deux une ressemblance avec Gabriel Attal, d’autres n’y vont pas de mainmorte, mettant en cause « le réalisme » de la publication. Le marché de la vente ambulante se répartirait en effet « par nationalité » : ceux de tour Eiffel, dans le quartier du Champ-de-Mars, par exemple, étaient originaires du Gabon ou du Maroc, selon les témoignages recueillis par actu lors d’un reportage en 2022 dans le 7e arrondissement.

« Jamais vu un Blanc vendeur à la sauvette autour de la Tour Eiffel, vous vous foutez du monde @prefpolice »

« Vous vous foutez vraiment de la gueule du monde Faites votre putain de boulot et arrêtez les vendeurs à la sauvette plutôt que de tenter faire croire à la population que c’est Jean-Édouard qui vend des Tour Eiffel »

« Mohamed le touriste pakistanais se faisant arnaquer au pied de la tour Eiffel par Charles-Henri le vendeur à la sauvette. Taux de réalisme : 0 %. »

Les commentaires de ce type sont légion, tout comme les mèmes présentant un vendeur à la sauvette à la peau noire, parfois rapidement flouté. Des photos et vidéos de vendeurs à la sauvette dans les rues de Paris circulent également. Un site présente même le résultat Google Images lorsque l’on tape « vendeurs à la sauvette Paris ».

Enfin, certains demandent à la préfecture de retirer son tweet : « Cette affiche est d’un grotesque qui frise l’art contemporain de l’époque : dissimuler le réel. Retirez-les, mieux. » Quand ils n’ironisent pas : « @grok, qui est l’agence de communication qui conseille la préfecture de paris pour cette campagne ? »

Le message sera-t-il retiré – sachant qu’il n’est pas récent, puisqu’il est extrait d’une campagne de communication lancée il y a dix mois ? Un signalement des comptes ayant posté des commentaires racistes sera-t-il effectué ? Contactés, les services de l’État ne sont pas encore revenus vers nous. En attendant, le message de prévention circule, vu près d’1 million de fois à cette heure.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.