Posted On 7 août 2025
Indécrottable. Après sa polémique nationale sur les « ghettos de riches » à Grenoble qui lui ont valu des critiques de toute part, Eric Piolle endosse son costume de porte-parole du parti des Verts pour donner des leçons sur la sécurité au Ministre de l’Intérieur…
LES LEÇONS DE PIOLLE SUR LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC…
Invité de RTL, celui qui est encore Maire de Grenoble quand bien même il semble prendre plus de plaisir à Paris a ainsi fait un sermon en se demandant « où est le plan de lutte contre la drogue ? », en nous ressortant son couplet classique sur la légalisation du cannabis et même, comble du culot, en affirmant que contre la drogue il faut « continuer à agir avec détermination au quotidien ». Si seulement lui-même commençait par s’appliquer ses leçons.
Piolle enchaine les plateaux télé pour éclairer les français sur tous les sujets, lui qui a tant réussi à Grenoble..
… PENDANT QUE GRENOBLE EST EN TÊTE DE L’INSÉCURITÉ
Car s’il y a bien sûr un enjeu français de lutte contre le trafic, c’est bien la donne locale qui conduit à ce que Grenoble, 17ème ville de France, caracole en tête des classements sur l’insécurité, passée en 2024 1ère Ville devant Marseille pour les faits de délinquance rapportés au nombre d’habitants. Ce que confirment tous les classements et statistiques. Si le sujet était uniquement national, il n’y aurait aucune raison que ce soit précisément Grenoble qui soit la pire.
DROGUE : +290% DE TRAFIC, +350% D’USAGE…
Au niveau de la lutte contre le trafic, pour laquelle Piolle ose expliquer ce qu’il faut faire, on ne saurait que lui conseiller de regarder les statistiques grenobloises depuis son arrivée aux commandes pour retrouver un peu d’humilité. Entre 2016 et 2024, une explosion des faits de trafic de stupéfiants de 290% et des faits d’usage de stupéfiants de +350% (!). Une catastrophe qui nous propulse bien au-dessus de la moyenne des métropoles comparables alors que nous étions en dessous.
À gauche l’évolution du trafic de stupéfiants. À droite de l’usage de stupéfiants.
À GRENOBLE, LA MUNICIPALITÉ ABSENTE DE LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC
Fin juillet, le Dauphiné Libéré se penchait sur les résultats de différentes communes dans la lutte contre le deal. À Grenoble, Place Saint-Bruno, où seule la police nationale se mobilise avec un commissariat mobile et plus de patrouilles, résultat peu concluant : les dealers se sont déplacés de quelques mètres vers le Cours Berriat et se déploient aux abords du quartier.
Le président de l’union de quartier, Bruno De Lescure (extrême-gauche, ex Verts/ADES toujours proche idéologiquement), n’appelle qu’aux « responsabilités » de l’Etat… qui est pourtant le seul à les prendre dans ce secteur pendant que la municipalité ne fait rien !
À FONTAINE, « UNE TRÈS NETTE AMÉLIORATION »
Bien différent de l’investissement de la commune de Fontaine et de son Maire Franck Longo (modem), qui a organisé face aux dealers une opération d’occupation de l’espace en faisant collaborer services de la ville, police municipale et police nationale. Les dealers se sont repliés et ont perdu beaucoup de terrain, se font plus discrets. Un policier témoigne : « la dizaine d’individus qui tenait le point de deal a déserté l’endroit et il y a beaucoup moins de nuisances dans le quartier(…) Il y a indéniablement une très nette amélioration ». Quand une municipalité le veut, ça fonctionne.
À ÉCHIROLLES AUSSI, LA MAIRIE VOLONTARISTE
À Echirolles, la collaboration entre ville et police nationale a permis la fermeture de l’immeuble Le Carrare, devenu un véritable QG du trafic de drogue, et une réduction du trafic. La maire Amandine Demore (communiste), qui installe de la vidéoprotection, fait preuve de volontarisme : « lutter contre le narcotrafic, j’en ai fait mon combat. Car il cherche à s’installer dans des quartiers où la population est parfois en grande fragilité. Pour cette population, c’est une double peine intolérable ».
À GRENOBLE, LE MAIRE NE VOIT PAS LA VIOLENCE…
Une grosse différence de ton, malgré la proximité politique des deux, avec son voisin grenoblois dont le combat consiste à fustiger les « ghettos de riches » pour ne surtout pas s’attaquer aux « ghettos de violence », selon la formule du leader de l’opposition Alain Carignon. Eric Piolle ne veut surtout pas voir la violence induite par la politique de ghettoïsation de la ville qu’il mène, bien réelle celle-là, avec la mort lente de toute mixité et le départ de ceux qui le peuvent, écoeurés par la dégradation de la qualité de vie.
Pire que l’inaction : à Grenoble, la municipalité Verts/LFI réprimande violemment ceux qui se dressent contre les délinquants
… QUI RONGE POURTANT LE QUOTIDIEN
Car pendant que le Maire pérore sur les plateaux télé et radio nationaux, bien éloigné des affaires grenobloises, c’est bien la violence du quotidien qui ronge Grenoble. Pour ne prendre que les derniers jours : quatre voitures incendiées dans la nuit du 31 juillet, une femme agressée au couteau quartier Chorier-Berriat, toujours un couteau un jeune de 20 ans gravement blessé en pleine journée Rue Ampère, un impact potentiellement de balle sur la fenêtre d’un appartement à la Villeneuve..
AU VILLAGE OLYMPIQUE, FUSILLADE ET ATTAQUE AU COUTEAU
Le Village Olympique, qui a déjà particulièrement donné cette année en matière de « faits divers » avec l’attaque d’un bar à la grenade (juste après que Piolle explique qu’il se « fout un peu » des critiques sur l’insécurité..) vient de connaitre un jeune blessé par balle à la cuisse (la 32ème fusillade de l’année dans l’agglo…) suivi le lendemain d’un contentieux entre deux individus qui a fini par l’un d’entre eux, le plus jeune, lardé de coups de couteau..
LE CHOIX DU FATALISME OU DU VOLONTARISME
Eric Piolle est de cette gamme de politiciens qui préfèrent le confort des postures à la nécessité de l’action. Il se complait donc dans le rôle de porte-parole d’un parti, à commenter ce que font les autres, pendant qu’il délaisse le fauteuil de Maire où lui même devrait faire.
L’équipe qui veut lui succéder autour de sa candidate Laurence Ruffin s’inscrit dans la même perspective, incapable d’affronter les sujets d’insécurité par idéologie. Seul Alain Carignon met sur la table un plan complet pour enrayer cette spirale : prévention par le socioculturel, contrôle des attributions de logements sociaux pour cesser de loger des trafiquants, développement de la vidéoprotection et d’un PC opérationnel 24h/24, renforcement et armement de la police municipale…
En mars 2026 : fatalisme ou volontarisme.