Si l’été, les transports en commun se vident, les frotteurs, eux, continuent d’agresser les usagères d’Île-de-France. Et le phénomène est malheureusement loin de s’éteindre : selon Le Parisien, il y aurait près d’une agression sexuelle par jour sur le réseau en région parisienne et près de 300 arrestations par an. D’après le dernier bilan de la préfecture de police datant de juillet 2025, depuis le début de l’année, sur l’ensemble de l’agglomération et en tous lieux, les violences sexuelles augmentent de 6,55 %. De nombreux frotteurs défilent d’ailleurs en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Paris en cette période estivale.
« Je sentais qu’il revenait sans cesse »
Une jeune femme de 26 ans rapporte ainsi avoir été agressée par un homme d’une soixantaine d’années qu’elle qualifie de « gros dégoûtant, un pervers et un détraqué ». Alors qu’elle emprunte le RER B aux alentours de 17h30 pour se rendre à un concert, l’homme se rapproche d’elle et exécute des mouvements de va-et-vient avec son bassin juste dans son dos. Lorsque la foule descend à gare du Nord, il en profite pour lui toucher les fesses. Alors qu’elle se déplace, « l’homme en rut la suit et se place encore derrière elle », a précise une source proche de l’affaire au Parisien.
« Je ne pouvais plus du tout bouger. J’ai profité de chaque espace possible pour me décaler, je sentais qu’il revenait sans cesse » a déclaré la victime. La Blast (brigade de lutte contre les atteintes à la sécurité des transports parisiens), qui avait repéré le comportement de l’homme, arrête le suspect en gare de Plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). La jeune femme craint désormais de prendre les transports en commun.
Pour tenter d’intercepter les frotteurs dans les transports, la Blast, fondée en 2003, est en civil. « On n’intervient que quand la victime s’en est rendu compte. L’infraction, on l’a constatée, mais la victime détermine si elle souhaite déposer une plainte. Si elle refuse de déposer une plainte, on n’a pas de victime », explique Franck, capitaine de la Blast interrogé en 2023 par Franceinfo, qui incite les victimes à rapporter les agressions, pour éviter la récidive. »Les frotteurs sont plutôt des hommes dont l’âge varie assez sensiblement, généralement, 25, 35 ans. (…) On est sur des profils de prédateurs en série », décrit-il.
100% des femmes victimes au moins une fois de harcèlement dans les transports
L’homme a été condamné ce mardi 29 juillet par le tribunal correctionnel de Paris, à une peine de huit mois d’emprisonnement assortie d’un sursis simple. Il a également été inscrit au fichier des délinquants sexuels et s’est vu signifier une interdiction du territoire français pendant cinq ans (il s’agit d’un ressortissant indien). Il devra aussi verser 800 euros de dommages et intérêts à la victime.