Un garçon de 3 ans mort par noyade mi-juillet sur une plage de Hyères. Un homme de 77 ans décédé fin juin en se baignant à Cavalaire. Ces faits tragiques rappellent que la mer peut être un danger. Ce jeudi matin, plage de la Coudoulière à Saint-Mandrier, c’est ce qu’est venu souligner le ministre de la Santé, Yannick Neuder. Il y a tout juste une semaine, les autorités sanitaires appelaient déjà à la plus grande vigilance dans un contexte de hausse de près de 50% des noyades à travers l’Hexagone, entre le 1er juin et le 23 juillet.
Le constat, indique Éric Grohin, directeur départemental du Service d’incendie et de secours (Sdis), concerne aussi le Var. Depuis le début de l’été, les pompiers qui surveillent 80% des plages varoises sont en effet intervenus à 85 reprises auprès de personnes victimes de début de noyade, dont 21 en arrêt cardiorespiratoire. Face au ministre, le patron du Sdis 83 précise: » Parmi ces noyades graves, trois ont eu lieu dans les zones surveillées et les secouristes ont été en mesure de relancer une activité cardiorespiratoire. »
Surveillance plus concentrée
La preuve que privilégier les zones de baignade surveillées (lire par ailleurs) permet de diminuer le risque. Celles-ci, note à son tour Simon Babre, le préfet du Var, ont d’ailleurs été restreintes par arrêté préfectoral, pour une surveillance plus concentrée. « Auparavant, justifie-t-il, on surveillait trop grand. »
Au cours de son échange avec Carla et Yoann, tous deux pompiers et surveillants de baignade, Yannick Neuder interroge les causes de la hausse du nombre de noyades: « Avez-vous observé un changement de comportement? » « Il y a beaucoup plus de personnes âgées », remarque Yoann, professionnel au centre de secours de La Seyne. Éric Grohin renchérit: « Avant, les plus de 65 ans venaient à la plage tôt le matin ou plus tard dans l’après-midi. Avec les fortes chaleurs, ils viennent toute la journée. »
Choc thermique
C’est là l’un des plus grands dangers de malaise: lorsque l’on rentre dans l’eau sans précaution après avoir eu chaud. D’autant plus, ajoute Franck Cuomo, référent technique départemental des pompiers du Var pour la surveillance de baignade, lorsque le contraste est rendu plus important par « la dizaine de jours de mistral qui a refroidi les couches supérieures de la mer ». Et d’attirer l’attention sur les jours de chaleur qui arrivent: « On a plus de noyades graves en période de canicule », observe Éric Grohin.
Au-delà des conditions de baignades, le ministre de la Santé pointe à son tour la nécessité qu’ »un maximum d’enfants sachent nager ». « Lorsque j’étais maire (de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, jusqu’en 2019, Ndlr), nous avions des classes bleues où les enfants apprenaient à nager, afin qu’en sixième, 80% d’entre eux soient formés. »
Gare aux piscines
L’occasion pour Yannick Neuder de plaider aussi pour le plus grand respect des consignes de sécurité, y compris dans les piscines où, le drame l’Antibes et la mort de deux enfants de 6 et 8 ans le rappelle douloureusement, le danger est tout aussi présent.
Présent aussi sous la mer. En attestent les 165 interventions des pompiers sur des accidents de plongée. Un peu plus tôt dans la matinée, le ministre s’était ainsi rendu à l’hôpital Sainte-Anne, à Toulon, qui accueille ces victimes, dans son service de médecine subaquatique et hyperbare. Là encore avec un message: tout mettre en œuvre pour que « les vacances se passent bien et ne deviennent pas un drame où on perd un membre de sa famille ».
N’oubliez pas les consignes!
* Surveillez constamment les enfants, même dans les zones peu profondes.
* Privilégiez les zones de baignade surveillées.
* Évitez les heures de forte chaleur (de 10 heures à 16 heures) et les expositions prolongées.
* Restez progressif dans l’entrée dans l’eau, surtout après une exposition au soleil.
* Ne présumez pas de votre forme, ni de vos capacités.
* Pour nager, choisissez plutôt de longer la côte, plutôt que d’aller vers le large.
* En mer, respectez les drapeaux et les conditions météo.
* Évitez l’alcool avant de vous baigner.
* Enfin, en cas d’urgence, bien évidemment, composez le 18 ou le 112.