L’artiste niçois, habitué des actions coups de poing sur la Côte d’Azur, a cette fois ciblé l’emblématique hôtel de la promenade des Anglais pour faire passer son message.
La carte de l’emblématique hôtel Negresco à Nice (Alpes-Maritimes) a été détournée, mercredi midi, par l’artiste anonyme de rue «Toolate», connu pour ses actions engagées et médiatiques sur la Côte d’Azur. Un «menu famine», en lien avec la situation à Gaza, a été superposé à l’entrée à la place des plats étoilés. L’affiche a depuis été retirée.
Pour l’artiste converti en chef de cuisine, c’est «un menu qui vous invite à mieux digérer l’indifférence, une expérience culinaire conçue pour que ceux qui ouvrent la bouche pensent aussi à ouvrir les yeux», a-t-il indiqué sur ses réseaux sociaux. Une «salade de décombres et ses éclats d’obus fumés» étaient proposés en entrée, suivi «de boulettes de ciment dans leur jus de sang» avant un «parpaing perdu façon Gaza».
L’affiche du menu détourné par l’artiste Toolate
Toolate/Page Facebook
L’artiste a également représenté l’hôtel Negresco en quasi-ruines avec, en lieu et place d’un drapeau français sur le célèbre dôme rose, un drapeau de la Palestine. Le logo de l’hôtel a également été détourné avec l’initiale de l’artiste militant.
QR code pour un don
Pour découvrir les «tarifs», les passants ont été invités à scanner un QR code qui renvoie vers une page internet des Nations unies permettant de faire un don en faveur de l’aide alimentaire à Gaza. Un panneau avec ce même menu avait aussi été déplié sur la promenade des Anglais, en face de l’hôtel.
Connu sous le pseudonyme «Toolate» (trop tard en anglais), celui qui se présente comme un artiste de rue engagé, Niçois, multiplie ce type d’actions coups de poing, voire controversées, sur la Côte d’Azur depuis plusieurs années, très souvent en lien avec l’actualité.
En mai dernier, à quelques jours du festival de Cannes, il avait par exemple modifié une fresque de cinéma à l’entrée de la ville en collant le visage de Gisèle Pelicot sur celui de Gérard Depardieu. Il lui est aussi arrivé de déposer un tas de mégots comme une scène de crime, encore sur la promenade des Anglais, pour dénoncer la pollution des plages, ou encore une tapette à souris de grande taille pour critiquer le surtourisme. Des actions toujours éphémères mais qui font réagir.