Par

Thomas Blanc

Publié le

7 août 2025 à 18h57

L’adoption d’un animal de compagnie est très encadrée en France, que ce soit en refuge ou bien dans un élevage : un délai de sept jours est notamment imposé. Une loi qui serait largement contournée par certains salons, accuse l’association Paz. « À l’approche des élections municipales », elle réclame d’ailleurs du maire de Marseille Benoît Payan (DVG) « un geste fort » : l’annulation d’un événement programmé les 10 et 11 janvier 2026 au Parc Chanot, où les visiteurs repartiraient le jour même avec leur nouvel ami. Elle demande également que ces rendez-vous « où l’on expose les animaux comme des jouets » cessent, purement et simplement. On vous explique. 

Des salons réguliers à Marseille

À Marseille, on semble aimer les salons exposants des animaux de compagnie. En effet, depuis plus de deux décennies, le Parc Chanot accueille en janvier un de ces événements. Pendant plus de 15 ans « Animal Mania » et depuis quelques années le « salon des animaux de compagnie et de leur bien-être ».

Ces salons sont des galeries commerciales qui invitent au lèche-vitrine en marchandisant les animaux et en les présentant comme des objets de collection.

Paz
Association de défense des animaux

Le salon Animal Mania se targuait dans ses communications de réunir plus de 1500 animaux et de réaliser plusieurs centaines de vente à chaque édition.

Des salons qui pèsent sur le nombre d’abandons

Amandine Sanvisens, cofondatrice de Paz développe auprès d’actu Marseille : « nous menons une campagne nationale pour mettre fin à ce genre de salon. » Pour cela, l’association « écrit aux maires de chaque ville où [ils] se tiennent dans des lieux qui appartiennent à la mairie », ce qui est le cas du parc Chanot. La missive adressée à l’équipe de Benoît Payan est partie le 22 juillet 2025. Une pétition totalise par ailleurs plus de 20000 signatures. 

Ces salons semblent contourner une loi de novembre 2021. Elle stipule que « la cession de l’animal ne peut intervenir moins de sept jours après la délivrance du certificat au cessionnaire » qui est donné par l’éleveur ou l’association à la famille qui adopte, souvent lors d’une première rencontre avec l’animal.

« Dans ces salons, ces certificats sont antidatés, les gens les téléchargent en ligne sur le site du salon avant d’y aller et la date indiquée précède d’une semaine la date du salon », regrette Amandine Sanvisens. Elle parle « d’achats impulsifs » qui « pèsent ensuite sur le nombre d’abandons. » Ils s’élèvent à environ 200000 par an en France rien que pour les chats et les chiens, un record en Europe…. 45000 animaux ont été par exemple recueillis par la seule SPA en 2024.

Benoît Payan « sensible » à la cause animale

L’association a bon espoir d’obtenir gain de cause puisque l’actuel maire de Marseille s’est déjà rangé plusieurs fois du côté de la protection des animaux.

Nous savons que le maire est sensible à la cause animale car il a déjà pris position publiquement contre l’installation des cirques avec des animaux sauvages.

Amandine Sanvisens
Co-fondatrice de Paz

En effet, cet épisode datant de 2021 avait abouti à l’interdiction par la mairie du cirque Muller de recevoir du public dans la cité phocéenne.

Christine Juste, adjointe (EELV) au maire chargée entre autres de l’animal dans la ville, confie d’ailleurs à actu Marseille que la municipalité a « pris des risques du point de vue légal puisque la loi en vigueur à ce sujet n’est effective qu’à partir de 2028. »

L’association obtient gain de cause

Bonne nouvelle pour Paz et les amoureux des animaux, la mairie s’aligne sur la position de l’association. Christine Juste affirme auprès d’actu Marseille qu’« il n’y a aucun doute à avoir sur le fait que nous sommes très en colère que ce type de salons puisse se tenir à Marseille. Nous avons fait la demande à GL Events, qui gère le parc Chanot, que l’édition 2026 soit la dernière ».

La Ville insiste également sur le fait que ce salon entre en contradiction avec « l’adoption de [sa] Charte commune du bien-être animal en 2024 » et confirme son engagement « contre la maltraitance et pour le bien-être animal ».

Sollicité, GL Events n’a pas été en mesure de confirmer que l’édition 2026 du « salon des animaux de compagnie et de leur bien-être » sera la dernière. Aussi contactée, la société Salons du Sud, qui l’organise, n’avait pas répondu à nos demandes de précisions à l’heure de la publication de ces lignes.

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