C’est une galère de plus pour les automobilistes qui possèdent une voiture encore équipée d’un airbag Takata. TF1 avait relevé le 31 juillet que plusieurs franchises de garages n’acceptaient plus de prendre en charge des voitures qui possèdent encore un airbag du fabricant japonais. Une politique qui a pu provoquer l’incompréhension chez certains conducteurs. Mais une semaine après, les principaux acteurs du secteur, comme Speedy, Norauto et Point S défendent ce choix.
Speedy confirme à Libération avoir pris cette décision le 29 juillet à la suite d’un communiqué publié le même jour par le ministère des Transports, qui renforce les obligations de sécurité et de prises en charge des constructeurs au sujet des véhicules équipés de ces airbags. «S’il existe un risque avéré pour l’automobiliste, il existe donc un risque à la fois pour les clients Speedy mais aussi pour les collaborateurs et partenaires de Speedy France, qui sont amenés à intervenir sur le véhicule dans le cadre de son entretien. Les collaborateurs de l’enseigne sont également régulièrement amenés à déplacer le véhicule, devant parfois réaliser des essais routiers avant restitution», justifie l’entreprise. Dans certains cas, un compromis peut cependant être trouvé comme «pour les situations d’interventions urgentes qui ne nécessitent pas au technicien Speedy de déplacer le véhicule du client. Par exemple pour un changement d’ampoules, Adblue, contrôles visuels…»
Du côté de Norauto, on explique ne plus accepter en atelier les véhicules concernés par la directive «stop drive», c’est-à-dire immobilisés. «Cette mesure vise à garantir la sécurité des collaborateurs en centre», assure ce réseau de 400 adresses, qui précise que «seuls ceux présentant un certificat de mise en conformité constructeur pourront être pris en charge dans les centres Norauto.» Le garagiste précise que les véhicules qui ne sont concernés que par un rappel conducteur, et pas par un «stop drive», peuvent se rendre dans ses ateliers. A l’exception notable des interventions impliquant des manipulations sur le dispositif de l’airbag.
Chez Point S, qui possède pour sa part 670 centres, on «préfère rediriger les automobilistes équipés d’airbag Takata vers les constructeurs pour que l’airbag soit changé avant de les prendre en charge». Feu Vert assure également au Figaro que «le remplacement de l’airbag est obligatoire et doit être effectué avant tout déplacement dans l’un de nos centres. Ce n’est pas un refus, mais un devoir de sécurité.» Midas n’a pour sa part pas encore communiqué officiellement sur ce sujet.
Au ministère des Transports, on juge «compréhensible» cette mesure de précaution pour les véhicules concernés par un «stop drive» qui nécessitent, notamment en phase de test, de circuler sur la route. Il est tout de même rappelé qu’«il n’y a pas de cas connu d’explosion d’airbag lorsque le véhicule est à l’arrêt. Les garagistes de ces réseaux peuvent donc continuer à effectuer toutes les interventions réalisées au sein du garage sur des véhicules équipés d’airbags Takata.»
Le ministère souligne également que le changement de l’airbag incombe au constructeur de la voiture et non aux garagistes des réseaux non affiliés. «Les garagistes de ces réseaux ont un rôle très important de vigilance et de contrôle dans le cadre de leurs interventions sur les véhicules, ajoute le ministère à Libé. Ils doivent alerter les automobilistes qui seraient équipés d’airbags Takata et les inviter à se rapprocher d’un garagiste de la marque»