En visite à Washington, le vice-chancelier et ministre des finances allemand Lars Klingbeil a vertement critiqué l’Union européenne, qu’il juge trop faible face aux États-Unis. Des propos mal accueillis à Bruxelles…
Bruxelles n’a pas apprécié. Lars Klingbeil, vice-chancelier et ministre des Finances allemand s’est rendu aux États-Unis ce 4 août pour rencontrer le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent. À cette occasion, il a dénoncé le comportement de l’UE, déclarant qu’elle avait été trop faible et devait « devenir plus forte ». « Nous pourrons alors aussi tenir tête aux États-Unis avec davantage de confiance en nous », a-t-il ajouté.
Il n’en fallait pas plus pour vexer Bruxelles, qui n’a pas l’habitude de critiquer ouvertement un ministre d’un État-membre. Mais cette fois, le porte-parole de la Commission européenne sur les questions commerciales Olof Gill a réagi : « Nous sommes très surpris d’entendre un ministre d’un État membre exprimer ce point de vue, alors que rien n’a été fait ici […] sans le signal clair reçu de nos États membres ». Cet uppercut contre l’UE fait écho à celui d’Emmanuel Macron qui, la semaine dernière, avait regretté que l’UE n’ait pas été assez « crainte » par les États-Unis durant les négociations sur les droits de douane.
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Le 5 août, Bruxelles annonçait suspendre ses représailles aux droits de douane de Donald Trump, en raison de l’accord commercial noué entre les États-Unis et l’UE. Au cours des derniers mois, la Commission avait préparé une liste de 93 milliards d’euros de marchandises américains qui seraient taxés si les États-Unis et l’UE ne parvenaient pas à un accord. Après des mois complexes de négociations, Bruxelles et Washington ont scellé fin juillet un accord commercial basé sur des droits de douane de 15 % sur les produits européens qui arrivent aux États-Unis.
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Pour l’heure, Bruxelles espère que Washington tiendra sa promesse de réduire la taxe spéciale sur les voitures européennes, qui affaiblit encore le secteur automobile européen à la peine. Un haut responsable de l’UE s’est félicité, mardi 5 août, du résultat des négociations entre Bruxelles et Washington, rappelant que l’accord obtenu par l’UE était plus intéressant que celui d’autres partenaires commerciaux des États-Unis, dont le Royaume-Uni.