Peut-être êtes-vous déjà passé(e)s devant, en vous baladant entre la place d’Austerlitz et la place de Zurich, à Strasbourg. Wyrd, c’est un repère d’artistes mais aussi un lieu de partage et de convivialité. Expositions, ateliers, créations : on vous dit tout sur ce lieu qui vibre.
Si cette pépite existe, c’est grâce à Lidwine Lavergne et Claudia Dapino, qui rêvaient toutes deux d’un espace-boutique dans lequel elles puissent travailler, mais aussi vendre et vivre de leur art.
Un pari culotté mais qui porte ses fruits : aujourd’hui, c’est Lidwine seule qui tient les murs, malgré des débuts un peu chaotiques et covidés. « On a ouvert en mars 2021… Pile-poil pendant le Covid. On a démarré avec une expo virtuelle, avant de pouvoir inaugurer le lieu comme il se doit ! »
1. © Google maps / Capture d’écran ; 2. Lidwine. © Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Lieu de création, lieu de rencontre
Le principe de Wyrd ? Plusieurs fois par an, des expositions sont organisées autour de thèmes différents. Et l’objectif n’est pas juste de mettre des jolies choses sur les murs, mais aussi de proposer des ateliers ou animations, pour favoriser l’échange et les rencontres.
« Pour l’exposition sur le thème ésotérique, une cartomancienne est venue. D’autres fois, on a organisé des performances de drag queens ou de body painting. On essaie de faire dialoguer la sphère créative locale (et pas que !) en étant une galerie à la fois ouverte et accessible. » Accessible, car on y trouve des créations pour tous les goûts.
Lidwine. © Marie Goehner-David / Pokaa
Des œuvres uniques, mais aussi des objets artisanaux faits avec amour pour les plus petits budgets. Tableaux, originaux signés, prints, porte-clés, cartes postales, pin’s : il y en a pour chaque envie. Et le tout par des artistes accompli(e)s, ou d’autres qui sortent tout juste de leurs études. Lidwine nous explique :
« À la base, je viens du milieu associatif punk-rock. On retrouve les mêmes valeurs à la Galerie Wyrd : il y a de la place pour toutes et tous. On n’est pas une galerie d’art comme les autres, mais une galerie-boutique où tous les profils se rencontrent : un lieu hybride. » Comme le titre de leur nouvelle exposition.
1. Evan Sky arts, 2. Sosho Studio, 3. Léa Coiffey, 4. Zalmo x Ninja Paillettes. © Marie Goehner-David / Pokaa
Wyrd, mode d’emploi
Le lieu accueille des artistes résident(e)s, qui créent dans les locaux à l’année. D’autres sont gardien(ne)s, c’est-à-dire qu’ils/elles exposent avec une commission réduite en échange de quelques heures de travail pour accueillir les client(e)s, et enfin, les invité(e)s exposent tandis que l’équipe organise l’intégralité de l’accrochage, du vernissage, des ventes.
Toutes les créations sont également mises en vente en ligne, tandis que des ateliers prennent place presque chaque soir de la semaine : couture, feutrine, illustration/histoire de l’art, céramique, gravure… Dans des cours hebdomadaires ou ponctuels, c’est l’occasion de faire un tour en boutique, mais aussi de passer de l’autre côté de la barrière. Cerise sur le gâteau, Wyrd reverse une partie des bénéfices à des associations. Lieu de création, d’exposition, mais aussi lieu solidaire !
© Marie Goehner-David / Pokaa
ZalmO, illustratrice et artiste résidente depuis 2021, nous raconte son aventure aux côtés de Lidwine : « Je me suis lancée il y a trois ans pour vivre de ma passion. Je pratique à la fois l’illustration et le texte, et travailler ici m’apporte beaucoup. Entre artistes résident(e)s, il y a un grand respect du travail, mais aussi beaucoup d’émulation ou de moments rigolos, qui se mêlent à la vie du quartier. »
ZalmO. © Marie Goehner-David
Jusqu’au 31 mai : à la découverte de l’exposition « Hybrides »
On a d’ailleurs mis les pieds chez Wyrd en découvrant l’exposition pépite en cours, Hybrides. Lidwine nous en dit un peu plus sur le cheminement de l’événement : « L’hybridité, c’est dans l’usage de différentes techniques, mais aussi autour de la fusion de différents domaines, les œuvres à deux mains, les chimères, les mutant(e)s… »
1. Collectif Etincelle – Elouan Guillou X Adelle Zanotti, 2. ZalmO X Théof le Chien, 3. Atelier Tara C, 4. Collectif étincelle, 5. Carmel Keane. © Marie Goehner-David / Pokaa
Ninja Paillettes. © Marie Goehner-David / Pokaa
Thème vaste qui n’a pas manqué d’inspirer Carmel, venue tout droit d’Irlande pour poursuivre ses études à Strasbourg. « J’expose ma série « Moonchild », qui mêle photos et radiographies. J’ai aussi des prints en vente : ce que j’aime dans le fonctionnement de la galerie, c’est qu’en tant qu’artiste émergente, j’ai pu créer un projet et le soumettre. Cela me permet aussi d’avoir une première expérience en galerie, qui m’ouvrira d’autres portes ! »
Pour découvrir les travaux de ZalmO, Carmel et bien d’autres, vous avez jusqu’au 31 mai. Et si vous voulez participer à l’aventure, toutes les infos sont par ici. Alors, vous venez passer une tête ?
© Marie Goehner-David / Pokaa
Gallerie Wyrd
Quoi ?
Galerie-boutique
où ?
22 rue des Orphelins, à Strasbourg
Plus d’infos ?
2. et 3. Julia Le Corre, 3. Lidwine Lavergne, 6. et 7. Alexiane Magnin, 8. Emma Moris on, 9. Amande bleue, Ninaoy, Lea Coiffey. © Marie Goehner-David / Pokaa