Le 18 juin 2023, le sous-marin Titan d’OceanGate a disparu au fond de l’Atlantique Nord dans une implosion fatale pour les cinq personnes à bord. Mais que s’est-il réellement passé ? Deux ans plus tard, la Garde côtière des États-Unis vient de publier un rapport de 300 pages. Et c’est particulièrement accablant pour OceanGate, ainsi que pour son PDG Stockton Rush, qui a péri avec ses quatre passagers.
L’implosion était évitable. À en croire le rapport, il est même étonnant que le sous-marinsous-marin Titan d’OceanGate ait réussi à atteindre une telle profondeur. Le hublot n’était homologué que jusqu’à 1 300 mètres, le Titan ayant implosé à 3 346 mètres de profondeur. Mais le plus grave était la coque en fibre de carbonefibre de carbone, un matériaumatériau inadapté à la pressionpression d’une plongée en profondeur, car trop rigide. Sans flexibilité, les fibres cassent, fragilisant la coque. Le rapport pointe aussi une absence de traçabilitétraçabilité, de normes de fabrication et le fait que le sous-marin n’a jamais été inspecté ni homologué.
Le rapport contient une véritable litanie de manquements, au niveau de la conception, des tests de matériaux, de la surveillance de l’état de la coque, et de la prise en compte d’incidents acoustiques, des craquements entendus lors de précédentes missions, signes d’un affaiblissement de la coque.
Un environnement de travail toxique
L’essentiel de la responsabilité incomberait à Stockton Rush lui-même. Le rapport souligne un environnement de travail toxique et une culture de l’intimidation, avec des licenciements punitifs, et une gestion autocratique où il prenait des décisions sans consulter les experts. « Cet environnement toxique, caractérisé par des représailles et des remarques désobligeantes à l’encontre de ceux qui exprimaient des préoccupations en matièrematière de sécurité, combiné à un manque de contrôle externe, a préparé le terrain pour la disparition définitive du TitanTitan ». Il refusait les contraintes réglementaires, ainsi que les recommandations des ingénieurs. David Lochridge, responsable de la sécurité, a été licencié en 2018 après avoir signalé des problèmes techniques. « Les décisions opérationnelles d’OceanGate, en particulier celles prises par M. Rush, ont compromis à plusieurs reprises la sécurité au profit de la continuité opérationnelle, de la validation du concept et de considérations financières ».
Le rapport conclut que le point de rupture probable était soit le joint adhésif entre le dôme avant et le segment en titanetitane, soit la coque en fibre de carbone à l’avant du Titan. En somme, le sous-marin n’aurait jamais dû tenter une plongée à une telle profondeur et aurait pu être évitée en suivant simplement les procédures normales.