Par
Fabien Binacchi
Publié le
7 août 2025 à 23h59
Le Conseil constitutionnel a tranché. Malgré des oppositions, les Sages ont validé ce jeudi 7 août 2025 les termes de la réforme de la loi dite PLM, pour Paris, Lyon et Marseille, qui doit s’appliquer dès les prochaines élections municipales, en 2026. Le texte, adopté par l’Assemblée nationale malgré l’hostilité des sénateurs, avait été contesté par élus par des élus de gauche et Les Républicains (LR). Il établit un nouveau mode de scrutin beaucoup plus direct dans la cité phocéenne. Voici les détails.
Conforme « à l’objectif de pluralisme »
Les promoteurs de la réforme ont voulu gommer une « anomalie démocratique ». Les membres du Conseil constitutionnel ont jugé leur texte conforme « à l’objectif de valeur constitutionnelle de pluralisme des courants de pensées et d’opinions ».
Dans leur décision, ils estiment que le législateur était fondé à vouloir « améliorer la représentation des diverses sensibilités politiques au sein des assemblées délibérantes ».
Deux urnes à Marseille
De fait, le nouveau mode de scrutin doit s’appliquer dès l’élection municipale de mars 2026, conduisant à un système de double élection.
Il y aura donc deux urnes à Marseille :
- La première pour élire les membres du conseil de la mairie centrale, qui votent ensuite pour le maire,
- La seconde pour désigner ceux des 8 secteurs, qui regroupent chacun deux arrondissements des 16 que compte la ville.
La carte des arrondissements et des secteurs de Marseille. (©Wikipédia)Un système qui avait profité à Gaston Defferre
Jusque-là, la loi PLM de 1982 prévoyait que les électeurs marseillais votaient pour un ensemble de conseillers qui siégeaient à la fois à la mairie de secteur et au conseil de la mairie centrale. Avec une subtilité : une prime majoritaire de 50% qui profitait aux listes arrivées en tête de chaque suffrage. Et qui donnait parfois des résultats très différents de la majorité des bulletins à l’échelle de la commune.
Une aubaine, notamment pour le socialiste Gaston Defferre, qui avait été réélu maire de Marseille en 1983 après avoir inspiré cette loi. Il avait pu conserver son siège malgré un nombre de voix plus important pour la droite.
La droite lancée par cette annonce ?
Benoît Payan, l’actuel maire DVG de Marseille n’avait pas réagi dans l’immédiat ce jeudi 7 août. Un peu plus tôt, il avait salué le projet de réforme, évoquant un nouveau mode de scrutin « qui met fin à un système dérogatoire qui a fait son temps » et « était injuste ».
Les cadres de la droite phocéenne l’avaient, eux, descendu. Ils estiment finalement qu’elles pourraient leur être favorable. « Dans ce format, l’union de la droite, du centre, des écologistes raisonnables et des sociaux-démocrates peut gagner et mettre fin à 6 années de recul pour la capitale régionale », a tweeté Renaud Muselier (Renaissance).
La patronne LR de la métropole et du département Martine Vassal, dont la candidature semble désormais évidente, s’est, elle, félicitée de connaître « enfin » le mode de scrutin de l’élection municipale prochaine. Terminant son post, sur X, par une courte phrase en forme d’annonce quasi officielle : « Unis, ensemble pour 2026 ! »
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