« Hé tonton, les cabas ils sont trop lourds ! » « Allez, montez dans la voiture… » Rim’k, l’un des pionniers du rap français, se produira lors de la deuxième édition du Meding festival. Il est le fameux Tonton du bled , du nom de son plus grand succès avec 113 sur l’album mythique Les Princes de la ville (1999).
Le groupe iconique originaire de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) est membre du collectif la Mafia K’1 Fry (fondé entre autres par Manu Key, 113, Rohff ou encore Kery James) sera la principale tête d’affiche avec l’artiste local Meding et L’Allemand, rappeur de Vénissieux en pleine explosion, déjà présents lors de la première édition au printemps dernier.
Rendez-vous cette fois le 11 avril au Firmament pour l’événement, inscrit à la saison culturelle de la Ville de Firminy. L’un des organisateurs, le Chambonnaire Malik Bouamara, explique ce joli coup qui propulse ce jeune festival sur la scène nationale du rap.
Trois mois après la première édition du Meding Festival, qui a accueilli 1 500 personnes, quel bilan avez-vous tiré ?
« C’est plutôt pas mal… »
Plutôt très bon pour une première dans l’Ondaine, non ?
« Plutôt très bon pour une première, effectivement. C’est joli. Pour la deuxième, je pense que ça va être encore plus le feu. Nous avons une grosse tête d’affiche. Rim’K fait quand même l’Arena (N.D.L.R. : l’artiste fête ses trois ans de carrière l’Adidas Arena de Paris le 12 décembre) ! Ce devrait être complet et pas mal de grands noms du rap seront présents.
Rim’K, c’est tonton. C’est le tonton du rap français. Pour moi, c’est celui qui représente le rap français sur plusieurs générations, que ce soit la mienne ou celle des jeunes d’aujourd’hui. Il a traversé tous les temps. Il a fait la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. »
« Rim’K s’investit à 200 % »
Quelle place Rim’K possède-t-il dans le rap français ?
« C’est le pionnier du rap français. Il y a Jul, certes, mais Tonton est ancré depuis les années 90. Il a fait des hits, il est respecté de tout le monde. C’est un professionnel, très pointilleux dans son travail, que ce soit dans des clips ou des enregistrements, des scènes, il met le feu. Il s’investit à 200 %. Il mouille le maillot. »
Quelles différences y a-t-il avec d’autres rappeurs des années 90 qui sont toujours sur le devant de la scène, tels les Marseillais Soprano, Alonzo (ex- Psy4 de la Rime), IAM ou des rappeurs parisiens ?
« Il a su s’adapter à toutes les générations et à l’époque actuelle. Son style musical est carrément dans le truc. »
Comment êtes-vous entré en contact avec lui ?
« Je suis passé par l’intermédiaire de Bayi, producteur de L’Allemand, du label Sixnueve. Ce sont des gens droits et qui ne pensent pas qu’à l’argent, contrairement à l’industrie musicale. Pour venir au Meding festival, Rim’K a joué le jeu au niveau de son cachet pour ne pas nous pénaliser. Il devrait jouer 45 minutes. »
« Une fierté d’être programmé à la saison culturelle »
Après une seule édition, Meding festival est déjà programmé dans la saison culturelle de Firminy. Quel effet cela procure-t-il ?
« C’est une fierté. Ça valide le côté posé de l’artiste. Il a des bons textes, est en pleine explosion. Avec la Ville, ça s’est fait au feeling. On avait planché avec Jean-Paul (Largeron, président de l’Audacieuse du Mas, coorganisateur du festival) sur pas mal de projets. C’est devenu un ami, je le kiffe.
Pour la saison culturelle, on devait faire en sorte que ça marche la première fois et en fonction de ça, on a parlé avec Julien (Luya, le maire de Firminy). On a été intégré à la saison culturelle. C’est bien pour les jeunes de la vallée de l’Ondaine. Ça fait venir pas mal de monde de la vallée, de Saint-Étienne, de Roche-la-Molière, du Puy-en-Velay, etc. Avec les trois artistes, on va désormais toucher un public national.
On a essayé de faire un tarif propre, accessible pour tout le monde. Les gens pourront prendre leur billet avec le pass culture. Il y aura aussi des gens d’une quarantaine d’années puisque Rim’K, c’est leur génération. Après, Tonton est respecté de tous les gros rappeurs. L’Allemand et lui sont des gens respectueux, qui prennent le temps d’écouter et ne disent pas n’importe quoi. Malgré des millions de streams, ils ont la tête sur les épaules. »
Le festival s’ancre dans l’Ondaine.
« Beaucoup de gens m’ont contacté en disant qu’ils auraient bien aimé l’organiser dans leur ville. On a laissé l’exclusivité à la Ville de Firminy. On reste droit et correct. On reste ici. »
« Featurings, album… Pour Meding, on attend le moment opportun »
Meding et L’Allemand seront aussi présents, comme l’an dernier.
« L’Allemand, c’était au feeling. Son équipe et lui sont devenus des amis et nous ont invités sur des grosses scènes. On aime son style musical. L’Allemand est en plein essor. C’est un artiste de renom qui a fait des feats avec Maes, Hornet la frappe, Jul, pas mal de grosses têtes. Meding, c’est son festival, c’est vraiment pour marquer le coup. Il est en pleine puissance. On a explosé les streams. On est à plus de 18 millions sur Youtube pour le morceau Soirée des cités, et pareil sur les plateformes, Ma Folie (2,5 millions) et Pas de danse avec Acop, originaire de Rive-de-Gier (1,3 million). »
Quelle est l’actualité de Meding ?
« Il a fait pas mal de showcases, est très sollicité par les boîtes de nuit. Il a enregistré des feats avec des grands noms du rap qui seront dévoilés l’an prochain après le festival. On attend le moment opportun. Pareil pour l’album. On s’attend à de grosses retombées. On a été sollicité par pas mal de maisons de disques mais on a décidé de rester en indépendant. On a créé le Meding records music. »
Meding festival, samedi 11 avril à 20 heures au Firmament. Tarif 20 euros. Durée : 1 h 45.