PRO D2 2025-2026 – Avec huit à dix clubs qui peuvent prétendre à la phase finale, la lutte pour la montée en Top 14 sera plus féroce que jamais. On fait le point sur les forces en présence.

Avis aux prétendants ! Il n’y aura pas de la place pour tout le monde dans cette Pro D2. Après un exercice 2024-2025 le plus spectaculaire de l’histoire de la deuxième division du rugby français et couronné par l’énorme surprise Montauban, venu coiffer tous les favoris pour monter en Top 14, certains auront des désirs de revanche, pour cette édition 2025-2026. Plus que jamais, la lutte pour accéder en Top 14 promet d’être intense.

Difficile de dégager un favori entre les déçus de Pro D2 et Vannes, relégué de Top 14

À l’issue de la saison régulière de Pro D2, on attendait Brive ou Grenoble, comme grands favoris de la phase finale, tous deux ont subi la loi de Montauban, sixième de la phase régulière et qui a réalisé un des plus grands exploits du rugby français. Tandis que le RC Vannes, relégué de Top 14, a montré qu’il avait le niveau de l’élite du rugby français, en ayant bataillé jusqu’à la dernière journée, pour sa survie.

Brive renouvelle son effectif

Du côté des Brivistes, outre la promotion de David Darricarrère, en tant que manager de l’équipe (en lieu et place de Pierre-Henri Broncan), l’effectif a pas mal changé à l’intersaison. Avec les départs de ses pépites Mathis Ferté (RC Toulon) et Léo Carbonneau (Racing 92). Mais le club corrézien a signé quelques profils très intéressants. Zaccharie Affane, qui vient en prêt pour la saison. Comme ce fut le cas, quelques années plus tôt, pour Demba Bamba. Le joueur de l’UBB va pouvoir s’aguerrir en seconde division, avec énormément de match et beaucoup de rythme en prévision. De l’expérience également, à l’image d’Anthony Coletta (Colomiers). Tout en prolongeant des joueurs d’expérience, comme Marcel van der Merwe, Stuart Olding et Curwin Bosch. « Chaque poste dans chaque ligne est triplé », confie le staff briviste à nos confrères d’ICI (ex France-Bleu).

Une recrue de choix pour Grenoble

Du côté de Grenoble, on a décidé de changer une bonne partie du staff, avec le retour d’Aubin Hueber. Il y a un peu moins de bouleversements dans l’effectif. Toujours des départs de marque, comme c’est le cas chaque saison. On peut citer Mathis Sarragallet (Lyon), Puo Muarua (ASM Clermont) ou encore Wilfried Hulleu (Racing 92), trois joueurs importants la saison passée. Néanmoins, en débauchant Raffaele Costa Storti (Stade Français), le dynamiteur de la Pro D2 en 2023-2024, les Grenoblois ont fait fort. Après trois défaites de rang en finale de Pro D2 (et en access match dans la foulée), la volonté de lutter pour la montée en Top 14 est toujours présente.

Il faudra toutefois évacuer le traumatisme : « On ne se rend pas compte du travail qui a été fait depuis le début de saison. Après la déception de l’année dernière, il fallait faire en sorte que les joueurs rebasculent, c’est un travail 24 heures sur 24. On a eu 14 rotations dans l’effectif, il a fallu remettre un projet en place et arriver de nouveau en finale, c’est un chemin de croix », confiait Patrick Pezery, à nos confrères du Dauphiné, après la défaite contre Perpignan.

Vannes doit digérer la descente

Passé si près de se maintenir, ce qui aurait été un authentique exploit pour une première saison en Top 14, le RC Vannes doit repasser par la case Pro D2 et un statut de favori à assumer. Un statut qui, mine de rien, pèse lourd, car Biarritz, Brive et Oyonnax, les deux derniers relégués, n’ont pas su remonter en Top 14, Biarritz étant même cantonné à une lutte pour le maintien, tandis qu’Oyonnax a également longtemps frôlé la catastrophe la saison passée. Les Bretons enregistrent dix arrivées, dont l’ancien international Anthony Bouthier (Montpellier), tandis que 18 joueurs ont fait leurs valises. En proie à une petite polémique, sur le déplacement de certains abonnés aux extrémités de la Rabine, au profit des partenaires, le RC Vannes doit jongler avec sa popularité. Et va faire face à un gros défi pour remonter en Top 14.


Des outsiders aux dents longues

Derrière les trois grands favoris de la poule, la bagarre va être très intense pour se mêler à la lutte. Parmi les clubs prétendants, Oyonnax aura à cœur de prendre sa revanche. Après un exercice 2024-2025 raté, qui a vu les Aindinois occuper la 13ème place, une anomalie pour un club qui reste une place forte de la Pro D2. Un club qui a énormément recruté et qui misera sur la jeunesse, mais aussi des joueurs au statut confirmé, comme le pilier argentin Mayco Vivas, le talonneur géorgien Vano Karkadze, et le centre samoan Danny Toala. « On va tout faire pour être dans le top 6, mais on ne veut pas s’enflammer. On sait que la Pro D2 est un championnat qui monte en intensité », confirme Vincent Debaty à Rugbyrama.

Auteur d’une magnifique saison, tant rugbystiquement que comptablement, la belle aventure de Colomiers, s’est finalement arrêtée dès les barrages, première victime de l’incroyable parcours de Montauban. Les Columérins perdent énormément de cadres. Les expérimentés Anthony Coletta et Aldric Lescure, mais aussi Ugo Pacome (La Rochelle), Mathis Galthié (Brive). Même sentence pour le SA XV, invité surprise de la phase finale la saison passée, mais qui perd le détonateur Alex Masibaka (Montpellier). Le club charentais s’est toutefois attaché les services de Richie Arnold, ancien joueur majeur du Stade Toulousain. Les Agoumoisins n’auront pu d’effet de surprise cette année et vont être attendus au tournant sur « la saison d’après ». Demi-finaliste au gros budget, est-ce que Provence Rugby va réussir à franchir ce cap qu’il n’arrive pas à passer depuis deux saisons ? Affaire à suivre ces prochains mois.