C’est un dilemme stratégique que Patrick Artus, conseiller économique senior, expose avec lucidité dans son dernier Flash Économie. Face à une rentabilité du capital historiquement faible, faut-il continuer à investir l’épargne des Européens… hors d’Europe ? Le paradoxe est frappant. L’Europe affiche un taux d’épargne élevé et un excédent courant conséquent. Pourtant, ses entreprises offrent un rendement sur capital nettement inférieur à celui des États-Unis. La faute, selon Artus, à une faible intensité en recherche-développement, à une sous-exploitation des nouvelles technologies, à une robotisation en retard — le tout dans un cadre social plus généreux envers les salariés.