« Il y en a un très gentil, parfois il m’aide à remonter dans ma chambre en fauteuil roulant. » Maryse, 95 ans, ne se souvient plus de leur prénom, mais peu importe : ses nouveaux colocataires lui plaisent. « Ça fait de la jeunesse, un peu de mouvement », glisse-t-elle, le rouge à lèvres soigneusement appliqué, les doigts ornés de bagues. Cette ancienne professeure d’anglais à la retraite vit depuis un an aux Jardins de Montmartre, un Ehpad privé à but non lucratif niché à deux pas du Sacré-Cœur (Paris, XVIIIe). Depuis quatre mois, huit salariés de la start-up Zenior ont posé leurs ordinateurs ici.

L’idée est celle d’Arbitryum, un laboratoire d’innovation spécialisé en gérontologie, qui cherche à « participer au changement de regard sur la vieillesse et l’Ehpad », résume Mathilde Boulet, responsable du projet. Arbitryum a elle-même installé ses bureaux dans une maison de retraite du XIIIe arrondissement. Et aimerait pousser d’autres entreprises à tenter l’expérience. Le concept est simple : utiliser des pièces peu ou pas occupées des maisons de retraite pour y installer de petites équipes. « On vise des groupes réduits : trouver un Ehpad à Paris capable d’accueillir dix personnes, c’est rare », reconnaît-elle.