- 🇩🇪 L’Allemagne dévoile une stratégie pour réduire sa dépendance aux importations chinoises dans l’éolien.
- 🌍 Objectif : diversifier les sources d’approvisionnement en terres rares et aimants permanents d’ici 2035.
- 🤝 Partenariats envisagés avec l’Australie, le Japon et le Canada pour assurer la sécurité des flux d’importation.
- ⚡ L’Allemagne prévoit de tripler sa capacité éolienne en mer pour atteindre 30 gigawatts d’ici 2030.
Le 5 août 2025, l’Allemagne a annoncé une stratégie ambitieuse pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine dans le secteur de l’éolien. En collaboration avec cinq grandes fédérations européennes, le gouvernement allemand veut diversifier ses sources d’approvisionnement en terres rares et aimants permanents. Ces composants critiques sont actuellement fournis à plus de 90 % par la Chine, ce qui expose l’Europe à un risque stratégique significatif. Ce virage est essentiel pour garantir la résilience de la chaîne de valeur de l’éolien, un pilier de la transition énergétique européenne.
Éolienne : la Chine, fournisseur unique… pour combien de temps encore ?
Depuis dix ans, l’Europe a misé sur l’énergie éolienne pour réduire ses émissions de carbone. Cependant, la dépendance aux importations chinoises reste un talon d’Achille. Selon WindEurope, plus de 90 % des aimants permanents des turbines européennes proviennent de Chine. Ces composants sont cruciaux non seulement pour les éoliennes, mais aussi pour l’électronique et l’automobile. Le gouvernement allemand prévoit de réduire cette dépendance en augmentant la part des fournisseurs alternatifs à 15 % d’ici 2029 et à 50 % d’ici 2035.
La Chine, en plus de posséder les ressources en terres rares, maîtrise également leur traitement industriel. Le plan allemand inclut également une diversification des sources d’approvisionnement en terres rares, avec un objectif de 5 % en 2029 et 35 % en 2030. Cette stratégie vise à réduire la part des aimants permanents chinois dans les turbines éoliennes, un pas décisif pour l’autonomie industrielle européenne.
Quand la dépendance devient un risque stratégique
La stratégie allemande prend racine dans un contexte de tensions commerciales croissantes. En avril 2025, la Chine a limité ses exportations de terres rares vers l’Europe, en réplique aux mesures douanières américaines. Cette situation a mis en lumière l’absence de concurrents européens capables de défier la suprématie chinoise. Le gouvernement de Friedrich Merz a réagi en renforçant sa politique de réduction des risques vis-à-vis de la Chine.
Pour pallier cette dépendance, l’Allemagne compte établir des partenariats industriels avec des pays comme l’Australie, le Japon et le Canada. Des garanties d’investissement seront mises en place pour sécuriser les flux d’importation non chinois. L’objectif est de créer un réseau de fournisseurs résilient et diversifié, capable de soutenir l’industrie éolienne européenne en cas de tensions géopolitiques.
Une ambition portée par la montée en puissance de l’éolien allemand
L’Allemagne joue un rôle central dans le développement de l’éolien en Europe. En 2024, elle a représenté 25 % des nouvelles installations terrestres et maritimes dans l’Union européenne, selon WindEurope. Avec une puissance installée de 72,75 gigawatts, dont 9,2 gigawatts en mer, l’Allemagne est en tête du parc éolien européen. Cette position dominante s’accompagne d’objectifs ambitieux.
D’ici 2030, Berlin vise à tripler sa capacité éolienne en mer pour atteindre 30 gigawatts. Cet effort s’inscrit dans le cadre de ses engagements climatiques. L’augmentation de la capacité éolienne est cruciale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atteindre les objectifs de transition énergétique. L’Allemagne montre ainsi la voie vers un avenir énergétique plus durable et résilient.
Une feuille de route pour l’indépendance industrielle
Le plan allemand pour l’éolien s’inscrit dans une ambition plus large de reconquête industrielle. La dépendance excessive à la Chine est perçue comme un risque stratégique pour la sécurité énergétique de l’Europe. Le partenariat avec d’autres nations pour diversifier les sources d’approvisionnement est un pas vers une plus grande autonomie industrielle.
Cette stratégie pourrait également stimuler l’innovation technologique et favoriser l’émergence de nouveaux acteurs sur le marché. L’Europe a l’opportunité de renforcer sa compétitivité dans le secteur éolien et de se positionner en leader mondial de la transition énergétique. Toutefois, cette ambition soulève des questions sur la capacité des industries européennes à se réorganiser et à répondre aux défis de la dépendance.
Alors que l’Allemagne s’engage dans une stratégie de diversification pour réduire sa dépendance à la Chine, la question de la mise en œuvre effective de cette ambition reste ouverte. Comment l’Europe pourra-t-elle assurer une transition énergétique tout en sécurisant ses approvisionnements industriels face à des enjeux géopolitiques complexes ?
Cet article s’appuie sur des sources vérifiées et l’assistance de technologies éditoriales.
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