Ainsi donc, le jeu de ping-pong diplomatique entre Paris et Alger se poursuit. Vingt-quatre heures après les mesures de rétorsion décidées par Emmanuel Macron à l’encontre des autorités algériennes, accusées de blocages dans le dossier migratoire et les questions sécuritaires, l’Algérie réagit vigoureusement en adoptant à son tour une série de décisions “punitives” à l’égard de la France. Une escalade aux allures de bras de fer diplomatique.
À l’origine de cette nouvelle montée des tensions, une lettre adressée mercredi [6 août] par le président français Emmanuel Macron à son Premier ministre, révélée par Le Figaro. Il y annonce la suspension de l’octroi des visas de long séjour (type D) aux ressortissants algériens, accompagnée du refus systématique des visas de court séjour pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service.
Dans sa correspondance, le chef de l’État français exprime sa “profonde déception” face à ce qu’il qualifie de manque de coopération d’Alger sur des sujets jugés sensibles, notamment les reconduites à la frontière, la sécurité régionale et les échanges consulaires. Un durcissement qui s’inscrit dans une politique migratoire française de plus en plus restrictive à l’égard des pays du Maghreb.
À cela s’ajoute une réduction de 30 % du quota global de visas délivrés aux Algériens – une mesure susceptible d’être renforcée à l’avenir. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été chargé de transmettre cette décision aux autorités algériennes, tandis que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a reçu pour mission d’initier une concertation avec les partenaires européens en vue d’étendre ces restrictions à l’ensemble de l’espace Schengen.
Ripostes algériennes
Dès le lendemain, l’Algérie a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier une série de mesures destinées à rétablir ce qu’elle considère comme un déséquilibre structurel dans les relations bilatérales.
La première décision concerne la fin de la mise à disposition gratuite de biens immobiliers de l’État algérien au profit de la diplomatie française. En ligne de mire : la résidence de l’ambassadeur de France, connue sous le nom de “Les Oliviers”, un domaine de quatre hectares dans les hauteurs d’Alger, occupé depuis 1962 contre un loyer payé… un franc symbolique.
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