INFO LE FIGARO – S’il juge que la décision du Conseil constitutionnel s’impose aux pouvoirs publics, le premier ministre déplore l’absence «d’étude médicale ou scientifique» lors du débat législatif pour justifier la réintroduction de l’acétamipride.
François Bayrou se range derrière la parole des Sages de la rue de Montpensier. Le premier ministre a pris note de la décision du Conseil Constitutionnel de censurer, jeudi, la réintroduction de l’acétamipride, pesticide controversé, prévue par la loi Duplomb. «Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours, réagit François Bayrou au Figaro. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives». Un rappel qui intervient alors que plusieurs voix, notamment à droite, ont dénoncé la décision des Sages qui «ne détiennent pas de légitimité démocratique» d’après Marine Le Pen.
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Le locataire de Matignon n’a, lui, exprimé «qu’un seul regret» : que «tout au long du processus législatif, il n’ait pas été donné la priorité à une étude médicale et scientifique». Selon lui, cela «aurait permis de comprendre pourquoi ce produit est autorisé dans tous les pays européens, et dans tous les pays du monde», alors que la France reste l’unique membre de l’UE qui interdit l’utilisation de l’acétamipride sur son sol.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole, «a pris acte» d’une décision qui marque «l’abandon» de certaines filières de l’agriculture française alors même que la dépendance aux produits étrangers «s’accentue». La Coordination Rurale dénonce, elle, une décision «qui aura des conséquences dramatiques». Face à cette colère attendue, François Bayrou estime que l’enjeu est désormais «d’être efficacement présent auprès des filières menacées et qui se retrouvent sans solutions».