Si vous avez la chance de croiser Jean Ruiz au détour d’une rue de la Cité royale, vous apprécierez le calme du jeune homme, son ton posé, son caractère très discret, voire cette timidité qui le caractérise. En revanche, il n’est plus tout à fait le même auprès des attaquants de Ligue 2. Tel un pilote de Formule 1 qui « déconnecte » et devient une tout autre personne quand il baisse sa visière, Jean Ruiz avoue volontiers changer radicalement quand il chausse les crampons et endosse le maillot Jaune et Bleu : « C’est difficile à décrire et ces derniers temps, j’essaye de comprendre pourquoi je suis comme ça. Au foot, sur le terrain, que ce soit à l’entraînement ou en match, mon cerveau déconnecte. Je sais ce que je dois faire de A à Z et je me transforme. Les soirs de matchs, j’ai mon fonctionnement et à partir de la reconnaissance pelouse, je fais mes trucs pour être dans ma bulle. Je n’en ressors que le lendemain matin parce que je n’arrive pas à dormir les nuits après les matchs. Je suis trop excité. Quand je revisionne les rencontres, je râle, et parfois, j’ai l’impression de devenir fou. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça mais j’ai besoin de ça. »
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Fidèle parmi les fidèles
Le défenseur central de 27 ans va entamer sa quatrième saison au Pau FC. Presque une anomalie dans un club qui a pour habitude de largement renouveler son effectif chaque été et qui aurait d’ailleurs bien pu voir Ruiz s’éloigner du Béarn l’an dernier. Le n°25 palois avait finalement décidé de prolonger l’aventure dans le Béarn.
« Parfois, il faut sortir de sa zone de confort et peut-être qu’en prolongeant, Je m’y suis un peu trop installé »
« D’un point de vue personnel, si c’était à refaire, je pense que je le referai sans hésiter. En revanche, pour le côté sportif, je ne sais pas… J’ai été déçu de ma saison l’an dernier et je ne m’en cache pas. Je pense que parfois, il faut sortir de sa zone de confort et peut-être qu’en prolongeant, Je m’y suis un peu trop installé. J’ai l’impression que ma saison a été trop linéaire et que je n’ai pas assez pris mon rôle de vice-capitaine et de joueur cadre à fond. J’y ai beaucoup pensé cet été et je vais faire en sorte que cela change cette année. Les départs de Iyad (Mohamed) et Ange (Ahoussou) à mi-saison m’ont aussi mis en difficulté et cela n’a rien à voir avec la qualité de ceux qui les ont remplacés. Avec Bingourou (Kamara, l’ex-gardien, NDLR), on avait trouvé ce losange sur le terrain qui nous rassurait et qu’on avait mis du temps à mettre en place pour que ça fonctionne. Je comprends que, pour le bien du club, ce sont des changements qu’il fallait faire mais d’un point de vue personnel, ça m’a un peu mis en difficulté. J’espère que cette saison, je vais mettre tout le monde d’accord en étant meilleur sur le terrain. »
En constante adaptation
Cette année, le secteur défensif palois a été particulièrement concerné par le mercato puisqu’ils ne sont que trois, avec Ousmane Kanté et Joseph Kalulu à ne pas avoir changé d’air : « C’est vrai que, presque chaque année, on a l’impression de repartir de zéro et ce n’est pas forcément évident de trouver les automatismes. Mais on a une nouvelle fois de bons joueurs qui sont arrivés et je crois que, défensivement, on a l’air bien pour l’instant. »
Il faut dire que Jean Ruiz a dû faire preuve d’adaptation ses dernières saisons puisque Setigui Karamoko et Anthony Briançon, qui ont rejoint le Pau FC cet été, viennent encore grandir le nombre déjà important de joueurs avec qui « Jeannot » a déjà évolué dans l’axe de la défense en Béarn (Kouassi, Batisse, Ahoussou, Kanté, Meddah) : « Le fait que Setigui et Anthony aient de l’expérience rend les choses plus simples. C’est toujours bien d’avoir des joueurs avec de la bouteille qui peuvent enrichir le groupe, donner des conseils aux jeunes, parler. Je le vois d’un bon œil. »