Les services de l’ordre britanniques se préparent à un week-end particulièrement mouvementé au moment où d’importantes manifestations sur la question migratoire sont prévues dans plusieurs villes du pays.

Ces manifestations, qui ponctuent les week-ends dans le pays depuis le début de l’été, sont exploitées par l’extrême droite qui tente d’accentuer les pressions sur le gouvernement conduit par le parti travailliste. Selon les médias londoniens, les autorités britanniques ont mis en place des restrictions à partir de vendredi dans plusieurs villes pour contrôler les manifestations qui ciblent notamment les hôtels où sont logés les demandeurs d’asile.

Face à la montée de la tension, la police britannique appelle les citoyens à être conscients des messages véhiculés au sujet de l’immigration par les groupes et les influenceurs d’extrême droite. « Il est essentiel d’être conscient des motivations derrière de tels contenus. Nous encourageons le public à contacter les autorités officielles pour obtenir des informations précises », a indiqué le président du comité de coordination des opérations du Conseil national des chefs de police britannique, BJ Harrington. Il a mis en garde que la diffusion de fausses informations par des individus ou des groupes d’extrême droite peut contribuer de manière significative aux tensions communautaires.

Des heurts ont eu lieu durant les derniers week-ends devant des hôtels accueillant des demandeurs d’asile, ravivant les craintes d’une escalade de la violence au Royaume-Uni et rappellent les émeutes anti-immigration de 2024. Des dizaines de personnes ont été arrêtées à la suite des récentes violences. Ces tensions ont démarré il y a plusieurs jours après l’inculpation d’un demandeur d’asile accusé d’agressions. La présidente de la Fédération de la police britannique (syndicat), Tiff Lynch, tire la sonnette d’alarme. Selon elle, les épisodes de violence, qui ponctuent l’été, « ne sont pas des incidents isolés ». Il s’agit, d’après elle, d’un signal et d’un rappel de la facilité avec laquelle les tensions peuvent éclater. Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer assure être « préparé pour faire face à toutes les situations ». Le ministre du Commerce, Jonathan Reynolds, qui s’exprimait sur la chaine britannique d’information en continu, Sky News, a indiqué que le gouvernement « comprend les frustrations » exprimées à propos de l’utilisation d’hôtels, coûteux pour les finances publiques, pour héberger les demandeurs d’asile. Il a souligné que le nombre d’hôtels logeant des migrants avait diminué de 400 à 200. Ces manifestations interviennent au moment où les arrivées de migrants à bord de petites embarcations ont atteint un niveau record depuis le début de l’année.

Selon les chiffres officiels, quelque 38.023 personnes sont arrivées au Royaume-Uni à bord de petites embarcations, Au cours de l’année se terminant en mars dernier. Ce chiffre représente une hausse 22% par rapport à la même période une année auparavant. Les sondages montrent une opposition de plus en plus forte des Britanniques à l’immigration. Une récente étude de l’institut YouGov a indiqué que quelque 45% des Britanniques en âge de voter déclarent soutenir « l’arrêt total de l’admission de nouveaux migrants et l’obligation pour un grand nombre de migrants arrivés au Royaume-Uni ces dernières années de quitter le pays ».