Par

Guillaume Laurens

Publié le

8 août 2025 à 16h02

Alors que les installations de gens du voyage se multiplient en ce mois d’août 2025 autour de la Ville rose, comme ailleurs en France, suscitant tensions et incidents sur le territoire, le maire (divers droite) de Toulouse a réagi à la situation, appelant à « mettre fin à l’impunité dont certains groupes semblent bénéficier ».

« De l’humanité, mais surtout de la fermeté », dit Jean-Luc Moudenc

« Cet été encore, de nombreux collègues maires expriment leur exaspération face aux débordements liés aux installations illicites de groupes issus de la communauté des ‘Citoyens Français Itinérants’ (communément appelés ‘gens du voyage’, NDLR), allant parfois jusqu’à la démission », écrit Jean-Luc Moudenc, faisant allusion à la décision du maire d’Ossun, dans les Hautes-Pyrénées, qui n’en pouvait plus des installations illégales répétées dans sa commune.

« Ce sujet, aussi sensible soit-il, appelle à la fois à de l’humanité, mais surtout à de la fermeté », estime le locataire du Capitole.

« Colère partagée » avec les maires de tous bords

Jean-Luc Moudenc rappelle ensuite être déjà monté au créneau, après des incidents survenus en 2024 au cynodrome, où la mairie de Toulouse en avait eu pour plus de 400 000 euros de remise en état, après de multiples dégradations.

Il y a presque un an, aux côtés de plusieurs collègues maires de la Métropole, de toutes sensibilités politiques, j’avais exprimé une colère partagée, tout en proposant des mesures concrètes pour faire évoluer le cadre légal.

Jean-Luc Moudenc
Maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole

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« L’objectif », soutient l’édile, « est de doter les maires d’outils réellement efficaces pour enrayer ce phénomène ».

Procédure « laxiste » avec les gens du voyage et « contraignante » pour les élus

« Il ne s’agit pas de stigmatiser une population, ni de remettre en cause le droit légitime à une vie nomade », pondère Jean-Luc Moudenc, « mais il est impératif de mettre fin à l’impunité dont certains groupes semblent bénéficier, s’arrogeant tous les droits, y compris celui de détériorer le bien commun – le tout, souvent, aux frais du contribuable ».

Cette impunité découle principalement d’une législation à la fois trop laxiste pour sanctionner ces comportements et trop contraignante pour les élus lorsqu’il s’agit d’engager des procédures d’expulsion.

Jean-Luc Moudenc

Une réforme « au point mort », regrette le maire

« Aujourd’hui », regrette enfin Jean-Luc Moudenc, « la réforme attendue par les maires est au point mort, malgré l’annonce par le gouvernement d’un projet de texte d’ici la rentrée ». Puis, il demande à l’État « d’accélérer sur ce dossier ».

La mobilisation des élus de Toulouse Métropole reste, malheureusement, d’actualité. En leur nom, et en soutien à mes collègues démunis face à ces situations, je demande au gouvernement d’accélérer le calendrier sur ce dossier.

Jean-Luc Moudenc

Considérant que « les rapports, commissions et témoignages ont été nombreux » sur cette problématique, le maire de la future 3e ville de France conclut : « Il est temps que les moyens juridiques nécessaires soient enfin inscrits dans la loi ». Rappelons que ces derniers jours, les gens du voyage ont fait irruption illégalement sur plusieurs sites du département : à Muret, où un groupe d’évangéliste de quelque 700 caravanes a été sommé par l’État de plier bagage sous 48 heures, mais aussi à Villeneuve-Tolosane, où environ 200 autres caravanes ont élu domicile depuis 75 jours déjà sur des terrains privés.

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