Quand la pause s’impose. Le 3 août dernier ont sonné les « vacances » pour les pilotes et les écuries de Formule 1. En réalité, la période de 28 jours qui sépare le Grand Prix de Hongrie de celui des Pays-Bas ne sera pas de tout repos.
La trêve estivale n’est instaurée pour la première fois qu’en 2009, année à partir de laquelle le calendrier a commencé à avoisiner les 20 Grands Prix par saison, et n’intégrera officiellement le règlement sportif de la FIA qu’en 2014. En 2022, une trêve hivernale est ajoutée entre le 24 décembre et le 2 janvier.
Selon les articles 24 et 25 du règlement sportif de la FIA pour la saison 2025, « tous les compétiteurs doivent avertir la FIA des jours prévues de trêve au moins trente jours avant le début de la saison. Tous les compétiteurs doivent prévenir leurs prestataires de leurs périodes de trêves prévues et ne doivent pas essayer de trouver un arrangement pour contourner les interdictions. »
Il est strictement interdit aux compétiteurs ou à leurs prestataires de :
- faire travailler n’importe quel employé, consultant ou sous-traitant sur le design, le développement ou la production
- faire des simulations CFD (« Computational Fluid Dynamics », mécanique des fluides numérique)
- utiliser une soufflerie ou un banc d’essai
- produire ou développer des éléments de leur soufflerie, de leurs monoplaces, des pièces d’essais ou des outils
- assembler des voitures ou des parties de voitures
En revanche, ne sont pas considérés comme une violation de la trêve :
- l’empaquetage ou le déchargement de cargaisons, sauf pour les voitures ou leurs éléments
- sous réserve d’acceptation de la FIA, la réparation de monoplaces sérieusement endommagées durant la manche précédant la trêve
- sous réserve d’acceptation de la FIA, toute activité dont l’unique but est dissocié de la Formule 1
- les simulations CFD pour des projets qui n’ont pas de liens direct avec la Formule 1
- l’utilisation d’une soufflerie ou d’un banc d’essai pour des projets qui n’ont pas de liens direct avec la Formule 1
- l’assemblage et l’utilisation de voitures de démonstration, sans que cela n’implique la production, l’assemblage ou l’utilisation d’éléments des monoplaces actuellement engagées
- sous réserve d’acceptation de la FIA, la charge ou l’équilibrage des batteries, avec un courant continu limité à 5 ampères à un taux maximal de 0,1 coulomb (ampères par seconde), n’ayant pas lieu sur un banc d’essai et impliquant au maximum deux personnes
- toute activité dont l’unique but est la maintenance des infrastructures des usines ou des systèmes informatiques
- toute activité dont l’unique but est le divertissement ou le bien-être des employés
- le travail effectué sur le circuit qui où reprendra la compétition à l’issue de la trêve
La mise en place des trêves estivales et hivernales rentre dans la volonté de la FIA de réduire les coûts des écuries de Formule 1, comme on a pu le voir avec l’instauration du budget cap en 2021. Ces pauses sont aussi la preuve des préoccupations des instances vis-à-vis de la santé au travail de l’ensemble des employés.
Si l’inter-saison peut paraître interminable pour les fans, le passage d’une année à l’autre n’est pas réellement marqué par les ingénieurs. Une fois rentrés à l’usine, ces derniers ne font qu’intensifier le travail de recherche et développement des nouvelles monoplaces déjà entamé au cours de la saison. Des années aux calendriers toujours plus remplis, avec 24 Grands Prix regroupés en semaines consécutives de courses, et donc de déplacements.
La trêve estivale permet donc tant aux pilotes qu’à tous les autres membres des écuries et du personnel des instances de prendre du recul sur un train de vie bien chargé. C’est toutefois la période où les services juridiques, financiers et commerciaux s’attèlent à la prolongation de contrats avec les pilotes déjà signés ou à la recherche de transferts pour les saisons à venir. Finalement, cet entracte estival n’a peut-être de trêve que le nom.
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