Dans la nuit du jeudi au vendredi 8 août 2025, Benjamin Netanyahu a présenté un plan en 5 principes afin de « conclure la guerre » à Gaza : « le désarmement du Hamas, le retour de tous les otages, vivants et morts ; la démilitarisation ; le contrôle sécuritaire israélien ; l’établissement d’une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l’Autorité palestinienne ». Un plan qui n’a pas manqué de faire réagir le monde, globalement opposé au projet.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi 8 août un plan présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, dévastée par la guerre et en proie à une crise humanitaire.

À l’heure actuelle, la France et les États-Unis n’ont pas encore réagi.

Occuper la ville de Gaza signifie le « sacrifice » des otages pour le Hamas

Le Hamas a qualifié les déclarations de Benjamin Netanyahu de « coup flagrant » porté au processus de négociation et la décision de son cabinet de sécurité de « crime de guerre ».

« Les plans de Netanyahu visant à intensifier l’agression confirment sans aucun doute qu’il cherche à se débarrasser de ses captifs et à les sacrifier », a ajouté le groupe dans un communiqué.

Interrogé sur le projet qu’aurait Benjamin Netanyahu de confier la gouvernance de Gaza à des « forces arabes », un responsable jordanien a déclaré à Reuters que les pays arabes « ne soutiendr (aie) nt que ce que les Palestiniens auront approuvé et décidé », ajoutant que la sécurité à Gaza devrait à l’avenir être confiée aux « institutions palestiniennes légitimes ».

Un plan qui doit être « immédiatement stoppé » pour l’ONU

Le plan du gouvernement israélien « doit être immédiatement stoppé », a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk dans un communiqué.

Ce plan « va à l’encontre de la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël doit mettre fin à son occupation dès que possible, de la réalisation de la solution à deux États convenue et du droit des Palestiniens à l’autodétermination », a ajouté Volker Türk.

La décision du gouvernement israélien d’étendre son opération militaire dans la bande de Gaza « doit être réexaminée », a déclaré Ursula von der Leyen sur X. « Parallèlement, une libération de tous les otages, détenus dans des conditions inhumaines, doit intervenir », ajoute-t-elle.

The Israeli government’s decision to further extend its military operation in Gaza must be reconsidered.

At the same time, there must be the release of all hostages, who are being held in inhumane conditions.

And humanitarian aid must be given immediate and unhindered access to…

— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) August 8, 2025

L’Allemagne suspend l’exportation d’armes à Israël

Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé la suspension des exportations d’armes qu’Israël pourrait utiliser à Gaza.

Il devient « de plus en plus difficile de comprendre » en quoi le plan militaire israélien permettrait d’atteindre ses objectifs dans la bande de Gaza et, « dans ces circonstances, le gouvernement allemand n’autorise pas, jusqu’à nouvel ordre, les exportations d’équipements militaires susceptibles d’être utilisés dans la bande de Gaza », a déclaré le chancelier, dans un communiqué.

« Une erreur » pour Keir Starmer

« La décision du gouvernement israélien d’intensifier son offensive à Gaza est une erreur et nous l’exhortons à (la) reconsidérer immédiatement », a estimé le Premier ministre britannique Keir Starmer dans un communiqué.

« Cette action ne contribuera en rien à mettre fin au conflit ni à obtenir la libération des otages. Elle ne fera qu’engendrer davantage de massacres », a-t-il conclu.

L’Espagne « condamne fermement » le plan

« Nous condamnons fermement la décision du gouvernement israélien d’intensifier l’occupation militaire de Gaza », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, Manuel Albares, estimant que ce plan « ne provoquerait que davantage de destructions et de souffrance ».

« Un cessez-le-feu permanent, l’entrée massive et immédiate d’aide humanitaire et la libération de tous les otages sont urgents. La paix définitive dans la région ne sera atteinte qu’en établissant la solution de deux États, qui inclut un État de Palestine réaliste et viable », a-t-il ajouté sur X.

Turquie et Chine inquiets du sort palestinien

La Turquie a « appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités en vue d’empêcher la mise en œuvre » du plan israélien. Celui-ci « vise à déplacer de force les Palestiniens de leur propre terre en rendant Gaza inhabitable », a estimé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Pékin a exprimé sa « grave inquiétude », exhortant Israël à « cesser immédiatement ses actions dangereuses ». « Gaza appartient au peuple palestinien et fait partie intégrante du territoire palestinien », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans une réponse écrite à l’AFP.